Quatre jours après l’assassinat en plein jour de Brian Thompson, PDG de l’assureur santé UnitedHealthCare, les autorités new-yorkaises sont convaincues de toucher au but pour mettre la main sur le suspect. Selon le maire Eric Adams, ancien policier lui-même, les enquêteurs ont réussi à retracer le parcours du tueur présumé et à récolter de nombreuses preuves accablantes.
Des images de vidéosurveillance montrant le visage du suspect, qui aurait pris le soin de baisser son cache-col pour flirter avec la réceptionniste d’une auberge de jeunesse avant de passer à l’acte, ont été publiées. Son ADN a aussi été retrouvé sur une bouteille d’eau et un téléphone mobile abandonnés près de la scène de crime.
La police a également perdu sa trace après son entrée dans une gare routière de Manhattan, laissant penser qu’il pourrait avoir fui la ville. Mais les autorités restent confiantes. « Les filets se resserrent et nous allons conduire cette personne devant la justice », a déclaré le maire Adams.
Le FBI participe à la chasse à l’homme
Face à l’onde de choc provoquée par ce meurtre, la police fédérale (FBI) a décidé de mettre son grain de sel. Elle participe activement à la traque et promet même une récompense de 50 000 dollars pour toute information menant à la capture du suspect en cavale.
Les images de vidéosurveillance, qui ont fait le tour des États-Unis, ont immortalisé la scène surréaliste. On y voit le dirigeant marchant vers son hôtel mercredi matin, avant qu’un homme masqué et capuchonné ne surgisse par derrière et ne l’abatte de plusieurs balles dans le dos, en plein cœur de Manhattan. Malgré une course contre la montre, la victime a succombé à ses blessures 30 minutes plus tard à l’hôpital.
Central Park passé au peigne fin
Après son forfait, le tireur présumé s’est enfui à pied et à vélo électrique, avant de se volatiliser dans le célèbre Central Park. Cet immense espace vert au cœur de New York a depuis été entièrement ratissé par les forces de l’ordre, en quête du moindre indice. Un sac appartenant au suspect y aurait d’ailleurs été découvert.
Le mobile du crime reste flou
Si la police semble avoir une idée assez précise de qui a tué Brian Thompson, elle reste en revanche plus évasive sur les raisons de cet homicide. Plusieurs pistes sont évoquées, sans qu’aucune ne soit pour l’instant privilégiée.
La veuve de la victime, Paulette Thompson, a confié aux médias que son mari aurait reçu des menaces liées à des refus de remboursement de frais médicaux par son entreprise UnitedHealthCare. Une pratique décriée dans le monde des assurances santé aux États-Unis.
Les enquêteurs ont retrouvé sur les lieux du crime des douilles gravées des mots « delay » (retarder) et « deny » (refuser), faisant référence aux pratiques des assurances qui rejettent des demandes de remboursements.
Le New York Times
Cette thèse d’un crime vengeur lié aux dérives du système de santé est l’une des pistes creusées par les enquêteurs. Mais d’autres mobiles plus personnels ne sont pas écartés à ce stade. Le mystère reste entier.
Un choc pour le monde des affaires
Quoi qu’il en soit, cet assassinat a profondément choqué le monde des affaires américain. Brian Thompson était à la tête d’un véritable empire de l’assurance santé. UnitedHealthCare compte plus de 50 millions de clients et a réalisé un chiffre d’affaires astronomique de 371 milliards de dollars en 2023.
Le meurtre de son PDG en pleine rue, qui plus est dans des circonstances aussi spectaculaires, a fait l’effet d’une bombe. Et relancé le débat sur l’omniprésence des armes à feu et de la violence aux États-Unis.
En attendant, la priorité des autorités reste de mettre la main sur le suspect en cavale depuis 4 jours. Selon une source proche de l’enquête, de nouveaux éléments très prometteurs auraient été découverts ces dernières heures. La traque pourrait donc bientôt toucher à sa fin.