C’est un drame qui a profondément ébranlé une famille et qui soulève de nombreuses questions sur la gestion de l’immigration clandestine en France. Berthe, une nonagénaire qui vivait paisiblement dans son HLM parisien du 13e arrondissement, a été sauvagement assassinée dans la nuit du 10 au 11 juin 2021 par un ressortissant pakistanais en situation irrégulière. Un crime d’une « horreur absolue » pour lequel l’accusé, Dilawar Riaz, 25 ans, a été condamné vendredi à 22 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris.
Le choc et la colère des proches
Marius, le petit-fils de la victime, a accepté de témoigner auprès de notre rédaction pour rendre hommage à sa grand-mère et exprimer son incompréhension face à ce drame. « On a pris du chagrin à perpétuité. Je ne veux pas que ma grand-mère sombre dans l’oubli. On parle trop peu des victimes », confie-t-il avec émotion. Il se souvient de Berthe comme d’une femme « généreuse » et « aimante » qui avait « travaillé dur toute sa vie ». Une grand-mère dévouée qui n’hésitait pas à faire trois heures de transport pour venir le voir quand il était enfant.
Pour Marius et ses proches, il est insupportable de penser que la vie de Berthe se soit terminée d’une façon aussi tragique et violente, elle qui aspirait à une fin de vie paisible. La famille a du mal à accepter qu’un tel drame ait pu se produire et se sent en colère face à ce qu’elle considère comme un échec des autorités dans la gestion des clandestins.
Une OQTF non exécutée en question
En effet, il s’avère que Dilawar Riaz, le meurtrier de Berthe, faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui n’avait pas été exécutée. Un fait que les proches de la victime ont du mal à comprendre et à accepter. « Si l’OQTF avait été appliquée, ma grand-mère serait toujours en vie », déplore Marius, amer. Pour la famille, c’est cette non-exécution de la mesure d’éloignement qui a conduit au drame.
La difficile reconstruction
Depuis l’assassinat de Berthe, ses proches tentent tant bien que mal de se reconstruire malgré le chagrin et la douleur. Le procès et la condamnation de Dilawar Riaz à une lourde peine ne suffisent pas à apaiser leur souffrance. « Ça n’effacera jamais ce qui s’est passé, mais c’est un peu d’apaisement de savoir qu’il paiera pour son crime », confie Marius.
La famille espère maintenant que le combat de Berthe et le drame qu’elle a vécu contribueront à faire évoluer les choses concernant le suivi des OQTF et la prise en charge des clandestins. « Si cela peut éviter que d’autres familles vivent le même cauchemar, alors ma grand-mère ne sera pas morte pour rien », conclut Marius, déterminé à honorer la mémoire de celle qui l’a tant aimé et chéri.
Une affaire qui relance le débat sur l’immigration
Au-delà du drame familial, l’assassinat de Berthe par un clandestin faisant l’objet d’une OQTF remet sur le devant de la scène la question épineuse de la gestion des sans-papiers et de l’exécution des mesures d’éloignement en France. Un sujet sensible et clivant qui suscite de nombreux débats et prises de position politiques.
Cette affaire tragique illustre les failles du système actuel et la nécessité de trouver des solutions pour mieux contrôler l’immigration irrégulière tout en respectant les droits humains fondamentaux. Un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics qui doivent composer avec des impératifs sécuritaires, des considérations humanitaires et des contraintes budgétaires et logistiques.
En attendant, ce sont des familles comme celle de Berthe qui paient le prix fort de ces dysfonctionnements et qui doivent apprendre à vivre avec un chagrin et une colère qui ne s’effaceront jamais totalement. Une pensée émue pour cette grand-mère aimante partie trop tôt et dans des circonstances intolérables.