Une vague de misogynie déferle sur les États-Unis suite à la tentative d’assassinat dont a été victime Donald Trump lors d’un meeting électoral en Pennsylvanie samedi dernier. Alors que l’ancien président a été évacué sain et sauf, de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux s’en prennent aux femmes chargées de sa sécurité, les accusant d’incompétence en raison des politiques de discrimination positive.
La présence de femmes dans l’équipe de sécurité pointée du doigt
Depuis l’incident, une théorie se propage dans certains cercles républicains : c’est parce que des agentes faisaient partie du dispositif de protection que la tentative d’attentat a pu avoir lieu. Sur les réseaux sociaux, en particulier sur X (anciennement Twitter), des montages photo moqueurs opposent les gardes du corps féminines à leurs homologues masculins, suggérant leur infériorité.
Les critiques se concentrent sur la politique de diversité, équité et inclusion (DEI) mise en place au sein des institutions américaines, dont le Secret Service. Selon eux, ces femmes ne devraient leur place qu’à la “discrimination positive” et non à leurs compétences réelles pour un poste aussi crucial que la sécurité présidentielle.
Une enquête à venir pour faire la lumière
Si l’identité et les motivations de l’assaillant restent à déterminer, les autorités ont promis d’ouvrir une enquête approfondie sur les circonstances exactes de l’incident. Il s’agira notamment d’évaluer la réactivité des équipes de sécurité face à la menace, qu’elles soient composées d’hommes ou de femmes.
La sécurité de nos dirigeants est une priorité absolue, quel que soit leur sexe ou leur origine. Nous examinerons en détail la réponse apportée à cette tentative d’assassinat pour en tirer tous les enseignements.
Déclaration officielle du Secret Service
Un contexte électoral tendu
Cet événement intervient alors que la campagne pour l’élection présidentielle de 2024 bat son plein. Donald Trump, candidat déclaré, multiplie les meetings à travers le pays pour mobiliser sa base électorale. Ses opposants craignent que cette attaque ne renforce sa posture de victime et de héros capable de défier le danger.
Quant aux remarques misogynes visant les agentes de sa sécurité, elles illustrent les tensions qui continuent de traverser la société américaine sur les questions de représentation et d’égalité des chances. Si la place des femmes progresse dans de nombreux secteurs, y compris les plus régaliens, elle suscite encore des résistances chez une partie de la population.
Un débat qui dépasse le cadre de la sécurité
Au-delà du cas particulier du Secret Service, c’est toute la politique de discrimination positive qui se retrouve une nouvelle fois sur la sellette. Ses détracteurs y voient une atteinte au principe de méritocratie qui devrait prévaloir dans l’attribution des postes.
- Ils dénoncent un système de quotas qui favoriserait certaines catégories de population au détriment de la compétence pure.
- A l’inverse, les partisans de ces mesures y voient un outil indispensable pour lutter contre les inégalités structurelles et ouvrir certains milieux à une plus grande diversité.
Un débat complexe et passionné qui est loin d’être clos, comme en témoignent les réactions à la tentative d’assassinat contre Donald Trump. Si l’enquête devra faire la lumière sur d’éventuels dysfonctionnements dans le dispositif de sécurité ce jour-là, il serait réducteur et dangereux d’en tirer des conclusions hâtives sur les compétences des femmes à protéger le président.
Car ce serait oublier un peu vite que de nombreuses agentes assurent ce rôle avec bravoure et professionnalisme depuis des années, aux côtés de leurs collègues masculins. La sécurité présidentielle, comme tant d’autres domaines, a tout à gagner à s’ouvrir aux talents d’où qu’ils viennent, dans le respect des principes fondamentaux de notre démocratie.