Un événement spectaculaire vient de secouer la campagne présidentielle américaine de 2024. Dans la nuit de samedi à dimanche, l’ancien président Donald Trump a réchappé de peu à une tentative d’assassinat lors d’un meeting en Pennsylvanie. Monté sur un toit à proximité avec un fusil, le tireur a fait feu à plusieurs reprises, frôlant la tête de Trump d’à peine quelques millimètres. Abattu dans la foulée par la police, il a plongé les États-Unis dans la stupeur.
Cette attaque, digne d’un mauvais film d’action, soulève de nombreuses questions. Comment un individu armé a-t-il pu s’approcher si près malgré la présence du Secret Service ? Pourquoi ses avertissements ont-ils été ignorés comme le rapporte un témoin ? Déjà, les théories du complot fleurissent parmi les partisans de Trump, persuadés que l’establishment cherche à éliminer leur champion.
Trump en miraculé, sa popularité s’envole
Plus que jamais, Donald Trump apparaît comme un miraculé. Malgré une balle dans l’oreille droite, il s’est relevé le visage en sang, vociférant « Fight ! » le poing levé. Une scène immortalisée par une photo déjà iconique. Nombreux sont ceux qui y voient la main de Dieu, un signe que l’ancien président est destiné à un nouveau mandat.
Ses supporters crient au scandale, dénonçant la diabolisation permanente de Trump dans les médias comme terreau de cette violence. Inévitablement, cela devrait doper sa popularité :
- Au Brésil, Jair Bolsonaro avait vu sa cote grimper en flèche après avoir été poignardé en 2018
- Ronald Reagan était passé de 60 à 73% d’opinions favorables après la tentative d’assassinat de 1981
Alors que la campagne de Joe Biden traverse une passe difficile, le contraste est saisissant. D’un côté un président sortant qui peine à aligner deux phrases, de l’autre un ex-président plein d’énergie malgré une balle dans le crâne. À ce stade, difficile d’imaginer Trump perdre la prochaine élection.
Une rhétorique à deux tranchants
Reste que cette tentative d’assassinat met en lumière la violence du discours politique actuel. Ces derniers mois, la rhétorique anti-Trump a franchi un cap avec des comparaisons répétées à Hitler. Comme l’écrit un éditorialiste du New Republic :
Si Trump était vraiment un nouveau Hitler, est-ce que cela ne justifierait pas d’attenter à sa vie pour sauver la démocratie ?
Un argument dangereux qui semble trouver un écho chez des esprits dérangés. Bien sûr, rien ne permet à ce stade de relier le profil du tireur à ce climat délétère. Mais difficile de ne pas y voir un lien de cause à effet comme le martèlent les trumpistes.
Vers un chaos politico-médiatique
Quoi qu’il en soit, cette tentative d’assassinat spectaculaire ne devrait faire qu’attiser les tensions. Et conforter Donald Trump dans son discours anti-establishment, lui qui a immédiatement crié au complot sur les réseaux sociaux. Plus que jamais, il apparaît comme le héraut des patriotes face aux élites corrompues.
Nul doute qu’il exploitera l’événement sans vergogne dans les prochains meetings, attisant la colère de sa base. Le tout sur fond de procès en destitution de Biden qui s’annonce explosif. L’Amérique s’apprête à vivre une campagne présidentielle d’une rare violence, aux allures de chaos politico-médiatique. Avec un Donald Trump requinqué en position de force, prêt à en découdre pour reconquérir la Maison Blanche. L’histoire lui appartient, pour le meilleur ou pour le pire.