Alors que les inégalités ne cessent de se creuser à travers le monde, la question d’une taxation des super-riches est au cœur des discussions des ministres des Finances du G20 qui se réunissent ce jeudi à Rio de Janeiro. Une idée poussée par le Brésil, qui préside le groupe cette année, mais qui divise profondément les États membres.
Un fossé qui se creuse entre riches et pauvres
Selon une étude récente de l’ONG Oxfam, les inégalités ont explosé ces dix dernières années. Les 1% les plus riches de la planète ont capté plus de 40 000 milliards de dollars supplémentaires, tandis que leur imposition est “historiquement basse”. Un constat alarmant pour le président brésilien Lula, qui fustige une situation où “certains individus contrôlent plus de ressources que des pays entiers”.
En haut de la pyramide, les systèmes fiscaux ne sont plus progressifs, mais régressifs
– Luiz Inacio Lula da Silva, Président du Brésil
L’idée d’un impôt mondial sur la fortune
Pour lutter contre ce phénomène, le Brésil avance l’idée d’une taxation internationale des grandes fortunes. Dans un rapport commandé par le pays, l’économiste français Gabriel Zucman propose de créer un impôt de 2% sur le patrimoine des quelque 3000 milliardaires recensés dans le monde. Une mesure qui permettrait de générer des ressources significatives pour financer des projets de développement et réduire les inégalités.
Des réticences parmi les pays développés
Mais tous les membres du G20 ne sont pas aussi enthousiastes. Les États-Unis ont d’ores et déjà exprimé leur opposition à des négociations internationales sur ce thème. L’Allemagne juge quant à elle “peu pertinente” l’idée d’un impôt minimal sur la fortune. Des réticences qui illustrent les profondes divergences entre pays riches et émergents sur les questions de justice fiscale.
D’autres sujets brûlants au menu
Au-delà de la taxation des super-riches, cette réunion du G20 Finances, la dernière avant le sommet des chefs d’État prévu en novembre, abordera d’autres dossiers épineux :
- La situation économique mondiale, sur fond de guerre en Ukraine et de tensions géopolitiques
- Le financement de la transition climatique dans les pays en développement
- La question de la dette des pays les plus pauvres
Autant de sujets qui divisent les grandes puissances et compliquent la recherche de consensus. Pour contourner ces blocages, le Brésil mise sur une approche innovante: publier plusieurs documents distincts plutôt qu’un communiqué unique. Reste à savoir si cette stratégie permettra des avancées concrètes sur des enjeux cruciaux pour l’avenir de l’économie mondiale.