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La Table Disparue Du Mobilier National Refait Surface Chez Emmaüs

Une pièce du Mobilier national datant de 1821 a été retrouvée pour une bouchée de pain dans une boutique Emmaüs. Son nouveau propriétaire devra cependant la rendre à l'État. Une histoire insolite qui...

Imaginez dénicher un meuble royal d’une valeur inestimable pour seulement 30 euros lors d’une séance de chinage chez Emmaüs. C’est exactement ce qui est arrivé à un passionné d’antiquités de la Vienne durant l’été 2024. Jean-François Marchais, collectionneur et négociant, a mis la main sur une pièce historique du Mobilier national qui avait mystérieusement disparu des radars depuis le milieu du XXe siècle.

Un œil avisé repère un trésor caché

C’est en flânant dans la boutique Emmaüs de Châtellerault que Jean-François remarque cette table ovale au style Louis XVI, haute sur pieds. Rien ne la distingue des autres meubles proposés, si ce n’est son prix dérisoire de 35 euros. Mais le collectionneur aguerri, intrigué, réussit à faire baisser le tarif à 30 euros avant de repartir avec son butin.

De retour chez lui, en inspectant minutieusement sa trouvaille, Jean-François découvre de mystérieux marquages sous le plateau. Des inscriptions complexes typiques d’un mobilier ayant appartenu aux collections royales. Il comprend alors qu’il est en possession d’une pièce historique ayant échappé à l’inventaire du Mobilier national.

Une table baptismale au destin rocambolesque

D’après les recherches de Jean-François Marchais, cette table a été spécialement fabriquée en 1821 pour le baptême du duc de Bordeaux, Henri d’Artois, héritier potentiel du trône de France. Intégrée aux collections nationales dès 1824, la précieuse table est déposée un siècle plus tard à l’École des langues orientales, avant de disparaître totalement des inventaires après 1950.

Comment un tel meuble a-t-il pu se volatiliser puis réapparaître miraculeusement chez Emmaüs ? Le mystère reste entier. Mais l’État, informé de la réapparition de ce patrimoine, en réclame aujourd’hui la restitution à son nouveau propriétaire. Un crève-cœur pour le chineur qui s’est résigné à rendre son trésor.

Ça fait un pincement au cœur mais je suis content de rendre à l’État quelque chose qui lui a été volé.

Jean-François Marchais, collectionneur

Une vigilance renforcée chez Emmaüs

Du côté d’Emmaüs Châtellerault, c’est la surprise. Les bénévoles se souviennent avoir vendu cette table pour une poignée d’euros sans se douter une seconde de sa valeur patrimoniale. Un peu vexés mais fiers d’avoir eu entre les mains une pièce historique, les compagnons ont décidé de redoubler de vigilance.

Depuis cette mésaventure, chaque meuble déposé à l’association fait l’objet d’un examen approfondi. Et les dons du précédent propriétaire de la fameuse table sont épluchés avec une attention toute particulière. Emmaüs espère secrètement permettre au Mobilier national de retrouver d’autres pièces manquantes.

L’incroyable destin d’une table baptismale

  • 1821 : Fabrication pour le baptême du duc de Bordeaux
  • 1824 : Intégration à l’inventaire du Mobilier national
  • 1925 : Dépôt à l’École des langues orientales
  • Après 1950 : Disparition mystérieuse
  • 2024 : Réapparition miraculeuse chez Emmaüs Châtellerault

Cette rocambolesque histoire met en lumière l’incroyable travail de sauvegarde du patrimoine orchestré par les bénévoles d’Emmaüs. Mais elle soulève aussi la question des trésors nationaux égarés, peut-être cachés dans nos greniers ou nos brocantes. Alors gardez l’œil ouvert lors de vos prochaines sessions de chinage, un meuble royal sommeille peut-être à portée de main !

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