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La Syrie prépare un dialogue national inclusif pour l’avenir du pays

La Syrie à la croisée des chemins : les nouvelles autorités misent sur un dialogue national inclusif pour façonner l'avenir du pays. Une commission élargie reflétant la diversité syrienne se prépare à poser les bases d'une Syrie unie où chacun aura sa place. Mais le chemin sera-t-il semé d'embûches ?

Alors que la Syrie entre dans une nouvelle ère après le renversement du président Bachar al-Assad en décembre dernier, les autorités de transition cherchent à rassembler toutes les composantes de la société syrienne autour d’un projet commun pour l’avenir du pays. Au cœur de cette démarche : l’organisation d’une grande conférence de dialogue national.

Selon le ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, une commission élargie sera mise en place pour préparer ce rendez-vous crucial. L’objectif est de former un panel représentatif de la diversité du peuple syrien, en intégrant des hommes et des femmes issus de tous les segments de la société et des différentes provinces.

Rassembler dans la diversité

Le nouveau pouvoir dominé par la coalition islamiste Hayat Tahrir al-Sham, anciennement liée à Al-Qaïda, se veut rassurant. Pour M. Chaibani, la diversité ethnique et confessionnelle qui caractérise la Syrie doit être vue comme une force et une opportunité plutôt que comme un problème :

Si nous voyons cette diversité comme une opportunité, nous pouvons profiter de la participation de tous à la construction de ce pays. Nous ne voyons la Syrie que comme une Syrie unie.

Assaad al-Chaibani, ministre syrien des Affaires étrangères

L’inclusion des différentes minorités sera donc un enjeu majeur de la future conférence, qui devra poser les bases de la Syrie de demain en étant fidèle à la volonté du peuple.

Un processus sous surveillance internationale

La communauté internationale, par la voix des dirigeants occidentaux en visite à Damas, insiste sur la nécessité d’une transition inclusive et pacifique. Le spectre des violences intercommunautaires qui ont déchiré le pays par le passé reste présent dans les esprits.

Ahmad al-Chareh, chef de Hayat Tahrir al-Sham, a lui-même évoqué une possible dissolution de son groupe lors de la conférence de dialogue national. Un geste fort attendu par de nombreux observateurs pour prouver la volonté d’ouverture du nouveau régime.

Une première étape cruciale

Alors que la situation sécuritaire et humanitaire reste précaire dans de nombreuses régions du pays, la tenue de ce dialogue national apparaît comme une étape indispensable vers la stabilisation et la reconstruction. Selon une source proche du dossier, les défis sont immenses mais la volonté d’avancer ensemble semble partagée par une majorité d’acteurs.

La commission préparatoire aura la lourde tâche de créer les conditions d’un dialogue ouvert, respectueux et constructif entre des groupes longtemps opposés. Sa composition sera scrutée de près, tant elle sera déterminante pour la suite du processus et l’avenir de la Syrie.

Il faudra sans doute du temps pour panser les plaies du passé et bâtir la confiance nécessaire à une vraie réconciliation nationale. Mais en choisissant la voie du dialogue, la Syrie montre sa volonté de tourner la page des conflits pour écrire ensemble un nouveau chapitre de son histoire. Reste à transformer l’essai en un processus inclusif, apaisé et porteur d’espoir pour toutes les composantes de ce pays meurtri.

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