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La surprenante relaxe d’un «détectoriste» en Loire-Atlantique

Le tribunal de Nantes a partiellement relaxé un "détectoriste" pour des fouilles non autorisées. Une décision qui fait débat au regard de la protection du patrimoine archéologique. Découvrez les dessous de cette affaire pas comme les autres...

C’est une affaire pour le moins inhabituelle qui a été jugée par le tribunal correctionnel de Nantes. Un quinquagénaire passionné d’histoire a été partiellement relaxé après avoir mené des fouilles non autorisées à l’aide d’un détecteur de métaux. Une décision qui suscite des interrogations quant à la préservation du patrimoine archéologique.

Un “détectoriste” dans le viseur de la justice

Originaire de Héric en Loire-Atlantique, cet homme de 54 ans avait pris l’habitude de prospecter des terrains agricoles avec son détecteur de métaux, à la recherche d’objets anciens. Entre 2019 et 2022, il aurait ainsi exhumé plus de 200 artefacts sur sa commune et celle voisine de Beslé, sans jamais les déclarer comme l’exige la loi.

C’est l’organisation d’un “rallye de dépollution” en 2020 qui a fini par alerter les autorités. Sous couvert de nettoyer un terrain privé, ce rassemblement de “détectoristes” dissimulait en réalité une opération de fouilles sauvages. Une perquisition a permis de saisir 262 objets métalliques dont certains présentant un intérêt archéologique comme des pièces de monnaie ou des boutons d’uniformes anciens.

Fouilles illégales mais relaxe partielle

Jugé pour ces faits, le “détectoriste” encourait jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende. Mais à la surprise générale, le tribunal l’a partiellement relaxé, ne le condamnant que pour l’utilisation non autorisée d’un détecteur de métaux. Il a été dispensé de peine.

On était venu me chercher pour cette histoire après que j’avais arrêté la détection. Je suis heureux que la justice reconnaisse que je n’ai rien détruit.

– Le prévenu

Les magistrats ont en effet estimé qu’il n’y avait pas eu de “dégradation manifeste de patrimoine archéologique”, les terrains concernés n’étant pas considérés comme des sites archéologiques avérés. Une analyse contestée par les services de l’État chargés de l’archéologie.

Détection de métaux : une pratique très encadrée

En France, l’utilisation des détecteurs de métaux est strictement réglementée afin de protéger le patrimoine enfoui. Leur usage est interdit sauf dans un cadre légal bien défini :

  • Sur des sites archéologiques avec une autorisation de l’État
  • Par des professionnels habilités pour des opérations de sauvetage
  • Par des particuliers sur terrain privé avec l’accord du propriétaire, mais sans creuser

Dans tous les cas, toute découverte doit obligatoirement être déclarée sous 72h aux autorités compétentes. Car même un simple trou peut détruire à jamais des informations scientifiques précieuses.

Archéologie et “détectoristes” : un dialogue impossible ?

Cette affaire met en lumière la difficile cohabitation entre les archéologues et certains passionnés utilisant des détecteurs de métaux. Si la loi tente d’encadrer cette pratique, beaucoup échappent encore aux radars et pillent sites et champs de façon clandestine.

Pourtant, une collaboration raisonnée pourrait être bénéfique. Les “détectoristes” pourraient signaler leurs trouvailles fortuites aux archéologues qui disposent eux des compétences pour les étudier et les préserver. Encore faut-il en avoir la volonté…

Cette relaxe partielle ne doit pas être vue comme un encouragement à fouiller en toute impunité. Elle interroge plutôt sur les moyens à mettre en œuvre pour mieux protéger notre patrimoine enfoui et créer du dialogue. Un véritable défi pour ne pas que notre histoire parte en poussière.

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