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La Suppression de 200 Postes et les Bouleversements chez Meyer Burger

Coup de tonnerre chez Meyer Burger : le géant suisse des panneaux solaires se sépare de 200 employés et de son top management. Une restructuration drastique pour faire face à la concurrence féroce venue de Chine. Découvrez les dessous de ce séisme qui ébranle tout le secteur photovoltaïque...

C’est un véritable séisme qui vient de frapper l’industrie solaire européenne. Meyer Burger, fleuron suisse des panneaux photovoltaïques, a annoncé un plan de restructuration drastique face à la concurrence chinoise de plus en plus pressante. Au programme : la suppression de 200 postes, soit près de 20% de ses effectifs, mais aussi le départ de son directeur général Gunter Erfurt et de son directeur financier Markus Nikles. Une véritable révolution pour ce géant du solaire qui doit se réinventer pour survivre dans un marché en plein bouleversement.

La Chine, l’ennemi numéro 1 du solaire européen

Depuis plusieurs années, les fabricants chinois de panneaux solaires inondent le marché européen, faisant chuter les prix de manière vertigineuse. Une situation intenable pour les acteurs historiques comme Meyer Burger, qui peinent à rester compétitifs face à cette déferlante venue d’Asie. Le groupe avait bien tenté de se tourner vers le marché américain, jugé plus rentable, mais il a dû revoir sa stratégie en catastrophe fin août, renonçant à construire une nouvelle usine dans le Colorado faute de viabilité financière.

Un plan social d’envergure

Pour s’adapter à ce nouveau contexte, Meyer Burger n’a pas eu d’autre choix que de tailler dans ses effectifs. 200 emplois passeront ainsi à la trappe d’ici 2025, ramenant les effectifs à 850 personnes contre 1050 actuellement. Un plan social d’une ampleur inédite pour le groupe, qui doit absolument réduire ses coûts pour espérer renouer avec les bénéfices.

Il s’agit d’une mesure drastique mais sensée, qui arrive malheureusement trop tard. Il reste à voir si cela peut empêcher la lente disparition de Meyer Burger.

Bernd Laux, analyste à la Banque cantonale de Zurich

Changement de tête

Autre bouleversement majeur, le directeur général de longue date Gunter Erfurt jette l’éponge et quitte le navire. C’est Franz Richter, président du conseil d’administration, qui reprend les rênes avec effet immédiat. Quant au directeur financier Markus Nikles, il pliera bagage fin septembre. Un changement de direction qui illustre la volonté de tourner une page et d’insuffler un nouvel élan à un groupe en perte de vitesse.

Un recentrage sur les actifs clés

Désormais, Meyer Burger entend se focaliser sur son usine américaine en Arizona ainsi que sur son site allemand de production de cellules solaires à Thalheim. Les capacités technologiques de Hohenstein-Ernstthal outre-Rhin seront aussi maintenues. Le groupe espère ainsi optimiser ses atouts pour redevenir un acteur incontournable du secteur, malgré un chiffre d’affaires attendu en forte baisse, entre 350 et 400 millions de francs suisses à l’horizon 2026.

Le solaire européen en danger

Au-delà du cas Meyer Burger, c’est toute la filière solaire européenne qui se trouve menacée par la concurrence déloyale des produits chinois. De nombreux acteurs historiques ont déjà mis la clé sous la porte, incapables de rivaliser avec les prix cassés pratiqués par les fabricants asiatiques. Une situation préoccupante alors que l’Europe mise plus que jamais sur les énergies renouvelables pour assurer sa transition énergétique et lutter contre le réchauffement climatique.

Sans une réaction forte des autorités européennes, c’est toute une industrie stratégique pour notre avenir énergétique qui risque de disparaître. Il y a urgence à agir pour sauver ce qui peut encore l’être.

Alexandra Sombsthay, experte des énergies renouvelables

Le plan de restructuration annoncé par Meyer Burger sonne comme un coup de tonnerre dans un ciel déjà bien assombri pour le solaire européen. Si ce pionnier des panneaux photovoltaïques arrive à redresser la barre grâce à cette cure d’austérité, il pourrait créer un électrochoc et montrer la voie à suivre aux autres acteurs du secteur. Mais le chemin s’annonce semé d’embûches et l’avenir de toute une industrie reste plus que jamais suspendu à un fil. Une chose est sûre : sans un sursaut et des mesures fortes de la part des décideurs politiques, le soleil pourrait bientôt se coucher définitivement sur le photovoltaïque made in Europe.

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