Le ciel gris parisien s’est soudain paré de couleurs vives et d’humour piquant. Trenitalia, le concurrent transalpin de la SNCF, a lancé une campagne publicitaire pour le moins insolite sur le périphérique de la capitale. Sur de grands panneaux, on peut lire : “Rassurez-vous, on ne va pas passer à 50 km/h”. Une référence à peine voilée à la récente décision d’Anne Hidalgo de limiter la vitesse sur cette artère emblématique.
Quand l’Italien titille la maire de Paris
Depuis son arrivée en France fin 2021, Trenitalia ne cesse de bousculer le marché ferroviaire hexagonal, jusque-là chasse gardée de la SNCF. Mais avec cette campagne au ton provocateur, la filiale des chemins de fer italiens franchit un cap dans sa stratégie de communication. Fini la retenue transalpine, place à l’audace et à la dérision !
Le message est clair : pendant que la mairie de Paris ralentit, Trenitalia accélère. Avec ses TGV dernière génération circulant à 300 km/h entre Paris et Lyon, la compagnie italienne entend bien séduire les voyageurs pressés et agacés par les aléas du trafic routier. Un positionnement malin qui surfe sur la grogne des automobilistes face aux mesures anti-voiture de la municipalité.
Un pari risqué mais calculé
Évidemment, en s’attaquant frontalement à Anne Hidalgo, Trenitalia prend le risque de s’attirer les foudres de l’Hôtel de Ville. Mais c’est un coup de poker assumé pour une marque qui cherche à se faire un nom en France. Quitte à bousculer les codes et à froisser quelques susceptibilités.
Cette initiative vise à apporter un peu de légèreté à une situation qui agace de nombreux conducteurs tout en soulignant la vitesse de nos trajets entre Paris et Lyon.
– Un porte-parole de Trenitalia France
Car au fond, l’objectif est bien de faire parler de soi et de marquer les esprits des Franciliens. À l’heure où le train est plébiscité comme une alternative écologique à la voiture et à l’avion, Trenitalia veut capter une partie de cette clientèle soucieuse de ses déplacements. Avec un argument choc : la rapidité alliée au confort.
Un challenger qui mise sur l’impertinence
Dans un marché ultra-concurrentiel dominé par la SNCF, le nouvel entrant italien sait qu’il doit se démarquer pour exister. Et quoi de mieux que l’impertinence et un brin de provocation pour attirer l’attention ? C’est en tout cas le pari de cette campagne décalée, qui ne manquera pas de susciter des réactions.
Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits à long terme. Car si Trenitalia a réussi son coup d’éclat publicitaire, il lui faudra encore convaincre les voyageurs par la qualité de ses services et la fiabilité de ses trains. Un défi de taille face au mastodonte tricolore, solidement implanté dans l’Hexagone.
La SNCF en embuscade
D’ailleurs, la compagnie française ne compte pas se laisser faire sans réagir. Selon nos informations, elle préparerait une contre-offensive marketing pour réaffirmer son leadership et son ancrage dans le paysage ferroviaire national. Affaire à suivre donc, dans ce bras de fer publicitaire qui ne fait que commencer…
En attendant, les automobilistes parisiens auront tout le loisir de s’amuser (ou de s’agacer) devant les panneaux espiègle de Trenitalia. Une manière originale d’égayer leurs trajets quotidien, tout en leur rappelant qu’il existe une alternative rapide et confortable à la voiture. Même si elle est encore trop peu connue du grand public.
Des voyageurs séduits mais prudents
Dans les gares parisiennes, les avis sont partagés sur cette campagne décapante. Si certains saluent l’audace et le culot de Trenitalia, d’autres restent circonspects quant à sa capacité à rivaliser avec la SNCF sur la durée.
C’est une pub marrante et bien trouvée. Ça change des messages corporate habituels. Après, est-ce que ça suffira à me faire changer mes habitudes ? J’ai un doute, mais pourquoi pas tester sur un Paris-Lyon un de ces quatre.
– Un usager du TGV rencontré gare de Lyon
Une chose est sûre : qu’on apprécie ou non la méthode, force est de reconnaître que Trenitalia a réussi à faire parler d’elle. Un premier pas vers la notoriété, en attendant de transformer l’essai sur le terrain commercial. La bataille du rail ne fait que commencer…