Une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent se déroule actuellement dans le nord de la bande de Gaza. Selon les hauts responsables des principales agences humanitaires de l’ONU, la situation sur place est devenue “apocalyptique” et l’ensemble de la population palestinienne de cette zone est confrontée à un “risque imminent de mourir”.
Dans un communiqué alarmant, les chefs de 15 agences onusiennes et ONG, dont l’OMS, l’UNHCR, l’UNICEF et Oxfam, tirent la sonnette d’alarme. Ils décrivent une région “assiégée depuis près d’un mois, privée d’aide de base et de produits vitaux, tandis que les bombardements et autres attaques se poursuivent”.
Une offensive israélienne meurtrière
L’origine de cette catastrophe humanitaire remonte au lancement par les forces israéliennes, il y a un mois, d’une vaste opération militaire dans le nord de Gaza. Objectif affiché : empêcher le mouvement islamiste Hamas de reconstituer ses unités combattantes suite à son attaque surprise contre Israël le 7 octobre dernier.
Mais les conséquences pour la population civile sont désastreuses. D’après le communiqué, “rien qu’au cours des derniers jours, des centaines de Palestiniens ont été tués, la plupart étant des femmes et des enfants, et des milliers d’autres ont été à nouveau déplacés de force”.
Un mépris flagrant du droit international humanitaire
Les signataires de l’appel dénoncent “le mépris flagrant des principes fondamentaux d’humanité et des lois de la guerre” dont font preuve les forces israéliennes. Ils soulignent que l’aide humanitaire ne peut pas répondre à l’ampleur des besoins du fait des restrictions imposées :
Les biens de première nécessité ne sont pas disponibles. Les humanitaires ne peuvent pas faire leur travail en toute sécurité et sont empêchés par les forces israéliennes et par l’insécurité d’atteindre les personnes dans le besoin.
Un appel à la communauté internationale
Ce cri d’alarme des agences onusiennes vient s’ajouter à de nombreux autres appels, y compris de responsables américains, pour exhorter Israël à autoriser l’entrée de l’aide humanitaire et éviter une catastrophe encore plus grande dans ce territoire palestinien déjà durement éprouvé.
Les dirigeants humanitaires demandent également la “libération immédiate des otages enlevés en Israël le 7 octobre 2023 et celle des Palestiniens illégalement détenus”. Ils appellent aussi les États à cesser les transferts d’armes “lorsqu’il existe un risque évident que ces armes soient utilisées en violation du droit international”, ciblant implicitement les États-Unis, principal soutien d’Israël.
Un lourd bilan humain
Cette guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a fait 1206 morts côté israélien selon un bilan de l’AFP, en majorité des civils. En réponse, l’offensive israélienne à Gaza aurait causé plus de 43.000 morts palestiniens, là aussi principalement des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas jugées crédibles par l’ONU.
Face à l’aggravation dramatique de la situation humanitaire, les appels à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture de couloirs humanitaires se multiplient de la part de la communauté internationale. Mais Israël reste sourd à ces demandes, poursuivant son offensive sans relâche malgré le prix exorbitant payé par les civils palestiniens pris au piège.
Les images et les témoignages qui parviennent de Gaza dépeignent un paysage de dévastation et de souffrance, avec des villes et villages en ruine, des populations déplacées par milliers et privées de tout. Des hôpitaux débordés, des enfants traumatisés, des familles endeuillées… C’est tout le visage d’une région qui s’effondre sous les bombes et la guerre.
Reste à savoir si les cris d’alarme de l’ONU et de la communauté internationale finiront par être entendus et si une solution diplomatique pourra être trouvée avant qu’il ne soit trop tard pour sauver ce qui peut encore l’être dans ce petit territoire meurtri et en proie au chaos et à la violence. L’avenir de millions de Palestiniens, déjà si précaire, en dépend.