Imaginez : vous faites vos courses habituelles, mais quelque chose cloche. Les paquets semblent plus petits, pourtant les prix n’ont pas bougé. Bienvenue dans le monde de la “shrinkflation”, où les produits rétrécissent à vue d’œil tandis que l’inflation fait grimper les coûts. Un cocktail amer qui laisse les consommateurs avec une impression de double peine.
La Shrinkflation, une Pratique qui se Généralise
La shrinkflation, ou réduflation en français, n’est pas un phénomène nouveau. Mais avec la montée de l’inflation, de plus en plus de marques et de distributeurs y ont recours. Le principe est simple : réduire la quantité d’un produit tout en maintenant son prix. Une stratégie qui permet aux entreprises de préserver leurs marges face à l’augmentation des coûts de production.
Selon une étude menée au Canada, les produits touchés par la réduflation ont vu leur taille diminuer de 14,3% en moyenne sur les 20 dernières années. Un chiffre conséquent qui, ajouté à l’inflation, ampute significativement le pouvoir d’achat des ménages.
L’Inflation, l’Autre Facette du Problème
Parallèlement à la réduflation, l’inflation continue de progresser. Sur les 20 dernières années, les prix ont augmenté de 43% en moyenne, soit environ 1,7% par an. Un caddie qui coûtait 100€ en 2004 revient aujourd’hui à 143€. Mais ce n’est pas tout.
En intégrant la réduflation pour obtenir le même caddie qu’en 2004, vous devriez dépenser près de 167€ !
Quentin Demé, professeur d’Économie et Finance
Des Choix Cornéliens pour les Consommateurs
Face à cette situation, les consommateurs se retrouvent devant un dilemme. Soit accepter de payer le même prix pour une quantité moindre, soit se tourner vers des alternatives moins chères mais potentiellement de moins bonne qualité. Un choix cornélien qui nécessite de revoir ses habitudes de consommation.
- Comparer les prix au kilo ou au litre devient essentiel pour ne pas se faire piéger.
- Privilégier les produits bruts et non transformés peut être une solution pour contrer la réduflation.
- Enfin, se tourner vers les marques distributeurs ou premiers prix est une option pour alléger la facture.
Les Distributeurs Tentent de Rassurer
Du côté des distributeurs, on se veut rassurant. Carrefour assure avoir “mis en place une procédure” pour identifier les produits concernés. Système U estime que “moins d’une dizaine” de références sont touchées dans ses rayons. Des chiffres à prendre avec des pincettes tant le phénomène semble se généraliser.
Une chose est sûre, la vigilance est de mise pour les consommateurs. Dans un contexte économique tendu, où chaque euro compte, il est crucial de faire les bons choix. Comparer, privilégier le fait-maison, se tourner vers des alternatives moins chères… Autant de réflexes à adopter pour préserver son pouvoir d’achat sans sacrifier sa qualité de vie.
Car au-delà de l’aspect financier, c’est aussi une question de conscience. En étant attentif aux pratiques des marques et des distributeurs, chacun peut encourager une consommation plus responsable et transparente. Un pas vers une économie plus juste, où le consommateur ne serait pas le grand perdant.
