Imaginez un monde où vous ne travaillez que quatre jours par semaine, sans perte de salaire. Un rêve ? Pas forcément. Le Portugal vient de tester ce concept novateur avec des résultats plus que prometteurs. Cette expérience pourrait bien révolutionner notre façon de travailler et de concilier vie professionnelle et personnelle.
Le Portugal, pionnier de la semaine de quatre jours
Pendant six mois, 41 entreprises portugaises, principalement basées à Lisbonne et Porto, ont adopté la semaine de quatre jours. Plus de 1000 employés ont vu leur temps de travail réduit de 40 à 32 heures, sans aucune perte de salaire. L’objectif ? Évaluer l’impact de ce modèle sur la productivité, les coûts et le bien-être des salariés.
Il ne s’agit pas simplement de travailler moins mais de changer les processus.
– Pedro Gomez, chercheur
Des résultats positifs pour les employés
L’essai a révélé une nette amélioration du bien-être des salariés :
- 93% évaluent positivement l’expérience
- La fatigue en fin de journée a chuté de 71% à 47%
- L’épuisement professionnel est passé de 39% à 24%
- 80% avaient plus d’énergie pour leur entourage, contre 61% avant
L’anxiété a également diminué et le temps de sommeil moyen a augmenté. La santé mentale s’est globalement améliorée.
Des entreprises gagnantes
Contrairement aux idées reçues, la semaine de quatre jours n’a pas nui à la performance des entreprises, bien au contraire. La plupart ont signalé une augmentation des revenus et des bénéfices en 2023 par rapport à 2022. La clé ? Repenser l’organisation du travail :
- 75% ont mis en place des changements comme la réduction des réunions
- Adoption de logiciels de gestion et automatisation des processus
- Amélioration de la communication interne
Sur les 41 sociétés participantes, seules 4 n’ont pas souhaité pérenniser le dispositif. Les autres sont convaincues par ce nouveau modèle qui allie bien-être des salariés et performance de l’entreprise.
Une nécessité au Portugal
Au-delà d’une simple expérimentation, la semaine de quatre jours pourrait être une solution aux problèmes de santé au travail du pays. Selon l’Ordre des psychologues, le stress et l’épuisement professionnel ont coûté 5,3 milliards d’euros aux entreprises portugaises en 2022, soit jusqu’à 1,4% de leur chiffre d’affaires.
Face à ce constat alarmant, il était urgent d’agir et de repenser notre rapport au travail. La semaine de quatre jours semble être une piste prometteuse pour améliorer durablement la qualité de vie et la santé des travailleurs.
Et ailleurs en Europe ?
Le Portugal n’est pas le seul pays à tester la semaine de quatre jours. Des expériences similaires ont été menées en Islande, en Espagne, au Royaume-Uni et en Belgique, avec des résultats tout aussi encourageants. De plus en plus d’entreprises semblent prêtes à franchir le pas.
La semaine de quatre jours n’est plus une utopie mais une réalité en marche.
– Rita Fontinha, chercheuse
Vers une généralisation du modèle ?
Les résultats de l’expérience portugaise pourraient bien accélérer l’adoption de la semaine de quatre jours en Europe. De nombreux pays réfléchissent déjà à légiférer sur le sujet. Une révolution du monde du travail est peut-être en marche.
Bien sûr, ce modèle ne peut pas s’appliquer à tous les secteurs et nécessite une réorganisation en profondeur. Mais il ouvre la voie à plus de flexibilité et de bien-être au travail, sans sacrifier la productivité. Un équilibre gagnant-gagnant pour les employés et les entreprises.
Et vous, seriez-vous prêt à tester la semaine de quatre jours dans votre entreprise ? L’exemple portugais prouve que c’est possible et bénéfique. Il ne reste plus qu’à sauter le pas !