Alors que les Jeux olympiques de Paris 2024 se profilent à l’horizon, une question brûlante agite les esprits : la Seine sera-t-elle suffisamment propre pour accueillir les épreuves aquatiques ? Face aux inquiétudes grandissantes, Alexis Hanquinquant, champion paralympique en titre de triathlon, se veut rassurant. Selon lui, la qualité de l’eau du fleuve parisien n’est pas pire qu’ailleurs.
La Seine, un fleuve comme les autres ?
Dans une interview accordée à l’AFP et au Parisien, Alexis Hanquinquant, fraîchement sélectionné pour représenter la France aux Jeux paralympiques, s’est exprimé sans détour sur la polémique entourant la qualité de l’eau de la Seine. Pour lui, les craintes sont infondées et relèvent d’une stigmatisation excessive. “Je reste persuadé que si vous faites un sondage auprès des triathlètes et des nageurs d’eau libre, 95% d’entre eux s’en foutent de nager dans la Seine”, affirme-t-il avec conviction.
Le sextuple champion du monde argue que les compétitions internationales se déroulent régulièrement dans de grandes villes, où la qualité de l’eau n’est pas toujours optimale. “C’est un faux problème, la Seine n’est pas plus sale qu’ailleurs”, martèle-t-il, regrettant que le débat prenne une ampleur démesurée.
Des normes européennes respectées
Malgré une pollution bactériologique élevée qui a rendu la Seine impropre à la baignade pendant une grande partie du mois de juin, le fleuve est récemment passé sous les seuils définis par la directive européenne. Pendant quatre jours, dont deux consécutifs, les analyses ont révélé une qualité d’eau satisfaisante. Si cette embellie ne dissipe pas totalement les doutes, elle apporte néanmoins une lueur d’espoir quant à l’état de l’eau au moment des épreuves olympiques.
Le duathlon, un plan B controversé
En cas de dégradation trop importante de la qualité de l’eau, l’organisation des JO envisage plusieurs options, dont le report de quelques jours des épreuves de triathlon ou, en dernier recours, leur transformation en duathlon. Mais pour Alexis Hanquinquant, cette éventualité est loin d’être satisfaisante :
Ce ne serait pas le même sport : dites à un basketteur qu’il va faire un match avec un ballon de hand. Si historiquement, on est les premiers à passer en duathlon, je ne serais pas fier d’être français. Ce serait une Bérézina.
Alexis Hanquinquant, champion paralympique de triathlon
Le triathlete redoute également l’impact qu’aurait une telle décision sur la logique sportive de la compétition.
Un enjeu de taille pour Paris
Au-delà des considérations purement sportives, la qualité de l’eau de la Seine revêt une dimension symbolique forte pour la ville de Paris. Après des décennies d’efforts pour assainir le fleuve, la réussite des épreuves olympiques aquatiques constituerait une vitrine éclatante du chemin parcouru et de l’engagement environnemental de la capitale.
Alors que le compte à rebours vers les Jeux olympiques s’accélère, tous les regards sont tournés vers la Seine. Entre espoirs et appréhensions, Paris retient son souffle, consciente que la qualité de l’eau de son fleuve emblématique sera scrutée par le monde entier. Les propos rassurants d’Alexis Hanquinquant apportent une bouffée d’oxygène dans ce climat d’incertitude, mais seul le temps nous dira si la Seine sera à la hauteur de ce défi olympique hors norme.