À un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, un défi de taille se dresse sur le chemin des organisateurs : la qualité de l’eau de la Seine. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale ces derniers jours ont en effet souillé le fleuve, les contraignant à annuler un entraînement de triathlon prévu ce dimanche matin. Un premier accroc dans la préparation de cet événement sportif majeur, qui soulève des inquiétudes quant à la tenue des épreuves aquatiques.
La Seine, théâtre de compétitions olympiques
La Seine est appelée à jouer un rôle central lors des prochains Jeux Olympiques de Paris. Pour la première fois depuis 1900, le fleuve parisien accueillera en effet plusieurs épreuves, dont le triathlon et la natation en eau libre. Un défi ambitieux pour les organisateurs, qui ont investi pas moins de 1,4 milliard d’euros depuis 2016 pour rendre le fleuve et son affluent, la Marne, baignables.
Modernisation des stations d’épuration, raccordement des péniches au tout-à-l’égout, ramassage des déchets plastiques… De nombreux chantiers ont été menés pour améliorer la qualité de l’eau et offrir aux athlètes des conditions optimales. La maire de Paris, Anne Hidalgo, s’était même baignée dans la Seine début juillet pour montrer que l’objectif était atteignable.
Des pluies diluviennes qui changent la donne
Mais les pluies intenses qui se sont abattues sur Paris vendredi et samedi sont venues perturber ce scénario idyllique. Avec environ 16 mm de précipitations enregistrées, les eaux usées se sont déversées dans le fleuve, faisant grimper les taux de bactéries Escherichia coli et entérocoques intestinaux bien au-delà des seuils autorisés pour la baignade.
Les niveaux d’eau ne présentent pas les garanties suffisantes.
Les organisateurs des JO de Paris 2024
Face à cette situation, les organisateurs ont donc décidé d’annuler la partie natation d’un entraînement de triathlon prévu ce dimanche matin. Une décision prise “de manière commune avec la fédération internationale de triathlon et les autorités locales” et guidée par l’impératif de “la santé des athlètes”.
Les organisateurs restent confiants
Malgré ce contretemps, les organisateurs se veulent rassurants quant à la tenue des épreuves de triathlon et de natation en eau libre, prévues respectivement mardi et mercredi prochains. Ils se disent “confiants dans le fait que la qualité de l’eau reviendra en dessous des limites avant le début des compétitions”.
Le retour d’un temps plus sec et ensoleillé ces prochains jours devrait en effet permettre à la Seine de retrouver une qualité satisfaisante. “Avec un suivi étroit et en regardant comment le système répond aux chutes de pluie, nous avons vraiment une bonne chance de faire le triathlon complet”, a déclaré samedi le responsable de la haute performance de l’équipe américaine de triathlon.
Des investissements colossaux en jeu
L’enjeu est de taille pour Paris et les organisateurs des JO 2024. Au-delà de l’image et de la réussite de l’événement, ce sont des investissements colossaux qui pourraient être remis en cause en cas de fiasco. Pour rappel, l’État et les collectivités franciliennes ont injecté pas moins de 1,4 milliard d’euros depuis 2016 pour rendre la Seine et la Marne baignables.
Parmi les ouvrages majeurs réalisés, on peut citer un bassin de rétention des eaux pluviales et usées installé près de la gare d’Austerlitz. Véritable cathédrale souterraine, il doit permettre de stocker les eaux sales en cas de pluies abondantes pour éviter qu’elles ne se déversent dans le fleuve. Une infrastructure cruciale pour maintenir une qualité d’eau satisfaisante.
Un test grandeur nature pour les JO
Les épreuves tests de triathlon et de natation en eau libre qui doivent se tenir cette semaine constitueront donc un test grandeur nature pour les organisateurs des JO de Paris 2024. L’occasion de valider les infrastructures et les protocoles mis en place, mais aussi de rassurer les athlètes et le public sur la capacité de la Seine à accueillir des compétitions dans des conditions sanitaires optimales.
Si la qualité de l’eau venait à ne pas être au rendez-vous, obligeant à annuler ou délocaliser certaines épreuves, cela constituerait un camouflet pour la ville de Paris et l’organisation des Jeux. Un scénario catastrophe que personne n’ose imaginer, tant les enjeux sont importants pour la réussite de cet événement planétaire.