En cette période de fêtes de fin d’année, la sauce aux canneberges est l’accompagnement incontournable de la dinde de Noël. Mais qu’en est-il pour les personnes atteintes de diabète ? Peuvent-elles se permettre cette gourmandise sucrée sans risquer de voir leur glycémie s’emballer ? Éléments de réponse avec Lauren Manaker, diététicienne-nutritionniste.
Composition et bienfaits des canneberges
Les canneberges, ces petites baies rouges acidulées, regorgent de bienfaits pour la santé. Riches en antioxydants et en polyphénols, elles aident à réduire l’inflammation et le risque de maladies chroniques. Leur teneur en vitamine C booste les défenses immunitaires. Les canneberges favorisent aussi la santé cardiaque en diminuant le cholestérol et l’inflammation. Enfin, leurs fibres nourrissent le microbiote intestinal.
On leur prête même des vertus pour prévenir les infections urinaires, en empêchant les bactéries d’adhérer aux parois de la vessie. À l’état naturel, une portion de 125 ml de canneberges fournit environ 7 g de glucides.
L’ajout de sucre, le hic pour les diabétiques
Le problème, c’est que les canneberges étant très acides, la plupart des recettes de sauce ajoutent une grande quantité de sucre pour équilibrer leur âpreté. Certaines préparations nécessitent plus d’une tasse de sucre par sachet de 340 g de fruits ! Ce qui fait grimper la teneur en glucides à plus de 23 g pour une demi-tasse.
Or la consommation excessive de sucre ajouté peut provoquer un pic glycémique, en raison de l’afflux de glucose dans le sang. Chez les personnes non-diabétiques, le pancréas sécrète alors de l’insuline pour permettre aux cellules d’absorber ce glucose. Mais en cas de diabète, la sécrétion d’insuline est perturbée ou les cellules y sont résistantes.
Le glucose reste alors dans la circulation sanguine, entraînant une hyperglycémie. À long terme, celle-ci peut engendrer des lésions aux reins, aux yeux, aux pieds, aux mains et au cœur.
Les solutions pour savourer la sauce aux canneberges
Pas question pour autant de se priver de ce délice de fêtes ! Lauren Manaker conseille de préparer sa propre sauce maison, afin de maîtriser la quantité de sucre. On peut ainsi réduire de moitié la dose d’une recette classique, puis ajuster au goût.
Ajoutez un bâton de cannelle ou d’autres épices comme l’anis étoilé ou des clous de girofle pendant la cuisson. Terminez avec des zestes d’agrumes pour renforcer la saveur sucrée naturellement.
Lauren Manaker, diététicienne
L’autre option est d’utiliser un édulcorant, en restant vigilant car une consommation excessive peut perturber le transit, même si les nouveaux substituts comme l’allulose semblent mieux tolérés.
L’importance des quantités et de l’équilibre du repas
Au moment de passer à table, on veillera à se servir une portion raisonnable, environ 1 à 2 cuillères à soupe. Il est essentiel de l’intégrer dans un repas complet et équilibré, composé aussi de protéines, de bonnes graisses et de fibres, qui ralentiront l’absorption des glucides et la montée de la glycémie.
Soyez attentif à la taille de votre portion et consommez la sauce aux canneberges dans le cadre d’un repas qui apporte aussi des graisses saines, des fibres et des protéines.
Mary Ellen Phipps, diététicienne et autrice
En résumé, les personnes diabétiques peuvent tout à fait apprécier la fameuse sauce aux canneberges, à condition d’être créatives pour limiter le sucre ajouté et de rester raisonnables sur les quantités, dans le cadre d’un menu festif mais néanmoins équilibré. De quoi se régaler… avec modération !