Lors d’un sommet sur la sécurité et l’immigration organisé dimanche en Finlande, le Premier ministre finlandais Petteri Orpo a affirmé que la Russie représentait une « menace permanente et dangereuse » pour l’Union européenne et les pays européens. Cette déclaration forte intervient dans un contexte de tensions accrues entre l’UE et Moscou, exacerbées par la guerre en Ukraine.
Un appel à renforcer la défense européenne
Face à cette menace russe, M. Orpo a plaidé pour un renforcement de la défense de l’Europe « par tous les moyens possibles », sans toutefois avancer de plans concrets d’augmentation des budgets. Il a également souligné l’importance de poursuivre le soutien à l’Ukraine « aussi longtemps et autant que nécessaire ».
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, présente au sommet, a abondé dans le même sens, qualifiant à son tour la Russie de « menace directe pour la sécurité européenne ». Elle a notamment évoqué les différentes attaques hybrides auxquelles l’Europe est confrontée, telles que :
- Actes de sabotage
- Cyberattaques
- Flotte fantôme dangereuse
- Brouillage GPS
- Dégâts causés aux câbles de télécommunication en mer Baltique
- Militarisation de la migration
La Finlande en première ligne
En tant que pays frontalier de la Russie, avec laquelle elle partage une frontière de 1 340 km, la Finlande est particulièrement exposée à la menace russe. Membre récent de l’OTAN, Helsinki a accusé Moscou d’orchestrer un afflux de migrants à sa frontière orientale à l’automne dernier, avec l’arrivée d’environ un millier de clandestins.
La sécurisation de la frontière longue de 1.340 km de la Finlande avec la Russie est une question existentielle pour la Finlande et pour les autres membres de l’UE et les alliés de l’Otan.
Petteri Orpo, Premier ministre finlandais
Un sommet sous le signe de l’unité
Outre la cheffe de la diplomatie européenne, ce sommet sur la sécurité a réuni plusieurs dirigeants de premier plan, dont les Premiers ministres suédois Ulf Kristersson, italien Giorgia Meloni et grec Kyriakos Mitsotakis. Cette présence de haut niveau témoigne de l’importance accordée par les Européens à la menace russe et à la nécessité d’y faire front commun.
Si aucune annonce concrète n’a été faite à l’issue de la réunion, ce sommet aura permis de réaffirmer la détermination des Européens à se défendre face à la Russie et leur solidarité avec l’Ukraine. Il aura également mis en lumière le rôle clé de la Finlande, en première ligne face à la menace russe, dans la sécurité de l’UE et de l’OTAN.
Vers une Europe plus forte et unie
Au-delà des déclarations, il reste à voir comment se traduira concrètement ce renforcement de la défense européenne appelé de ses vœux par le Premier ministre finlandais. Une augmentation des budgets militaires des États membres? Une plus grande intégration des forces armées européennes? Un soutien accru à l’industrie de défense du continent?
Une chose est sûre : face à une Russie de plus en plus agressive et imprévisible, l’Europe n’a d’autre choix que de s’unir et de muscler son dispositif de défense et de sécurité. Le sommet de dimanche en Finlande aura posé les jalons de cette réponse européenne à la menace russe, dont les contours restent à définir dans les mois et années à venir.