Alors que le conflit russo-ukrainien entre dans son dix-huitième mois, la Russie continue de revendiquer des gains territoriaux à l’est du pays. Selon un communiqué du ministère russe de la Défense publié ce dimanche, les troupes russes auraient conquis le village d’Izmaïlivka, situé à seulement huit kilomètres au nord de la ville industrielle de Kourakhové.
Kourakhové, Selydové, Pokrovsk : des villes stratégiques menacées
Cette nouvelle avancée place les forces russes aux portes de Kourakhové, dont la population fuit massivement face à l’approche des combats. Plus au nord, les localités de Selydové et Pokrovsk, important nœud logistique pour l’armée ukrainienne, semblent elles aussi sur le point de tomber. D’après des observateurs sur place, les soldats russes auraient déjà pénétré dans Selydové.
Face à un ennemi en surnombre et mieux équipé, les troupes ukrainiennes peinent à contenir l’offensive russe dans la région de Donetsk. Une source proche du dossier confie : “La situation devient critique. Malgré leur bravoure, nos soldats reculent face à la puissance de feu adverse. Sans un soutien accru de nos alliés, ces villes stratégiques risquent de passer sous contrôle russe dans les prochaines semaines.”
Une contre-offensive ukrainienne qui s’essouffle
Kiev avait tenté de détourner l’attention de Moscou en lançant une offensive surprise dans la région russe de Koursk début août. Mais cette manœuvre n’a pas eu les effets escomptés. Si les forces ukrainiennes contrôlent actuellement quelques centaines de kilomètres carrés en territoire russe, leur avancée semble marquer le pas. Un analyste militaire explique : “L’Ukraine a misé gros avec cette contre-attaque, mais les gains restent limités. Pendant ce temps, la Russie continue d’engranger des victoires à l’est. Il faudra plus qu’une diversion pour inverser la tendance.”
Moscou affirme avoir abattu 51 drones ukrainiens
Parallèlement à son offensive terrestre, la Russie dit mener une guerre aérienne intense contre les drones ukrainiens. Le ministère russe de la Défense annonce avoir intercepté pas moins de 51 appareils dans la nuit de samedi à dimanche, dont 18 dans la lointaine région de Tambov, à 400 km de la frontière ukrainienne. Kiev multiplie ces derniers temps les frappes de drones en profondeur du territoire russe, visant notamment les infrastructures énergétiques. L’Ukraine justifie ces attaques comme une réponse aux bombardements russes qui ravagent ses villes et son économie.
“Les drones sont notre meilleur moyen de frapper l’ennemi sur ses arrières, vu notre infériorité en artillerie et aviation. Mais leur portée et leur puissance restent limitées. Pour des frappes plus stratégiques, il nous faut des missiles à longue portée. C’est ce que nous ne cessons de réclamer à nos partenaires occidentaux.”
– Un responsable militaire ukrainien
Poutine met en garde l’Occident contre l’escalade
Mais la perspective de voir l’Ukraine dotée de missiles plus puissants inquiète grandement la Russie. Dans une récente interview, Vladimir Poutine a averti les pays de l’OTAN qu’autoriser Kiev à frapper le territoire russe avec des armes fournies par l’Occident serait franchir une ligne rouge et entrer de facto en guerre contre Moscou.
“J’espère que les appels à la retenue que nous avons lancés ont été entendus. Donner à l’Ukraine des missiles à longue portée serait une grave erreur aux conséquences imprévisibles. Ce serait une escalade majeure, et chacun doit en être bien conscient.”
– Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie
Face à ces mises en garde, les alliés de Kiev semblent pour l’instant prudents. Mais beaucoup s’interrogent sur la stratégie à adopter si les revers militaires ukrainiens devaient se confirmer dans les prochaines semaines. Le spectre d’une implication plus directe de l’OTAN, avec tous les risques que cela comporte, n’est plus tabou dans certaines capitales occidentales. Le conflit est peut-être entré dans une phase décisive.