Dimanche 17 novembre, l’Ukraine s’est une nouvelle fois réveillée dans le fracas des explosions. Dès 3 heures du matin, les grandes villes du pays ont été la cible de frappes massives de missiles et de drones russes, visant principalement les infrastructures énergétiques déjà fragilisées par près de trois ans de guerre.
Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pas moins de 120 missiles et 90 drones ont été lancés lors de cette attaque, dont 70 engins auraient réussi à déjouer les défenses antiaériennes ukrainiennes. Une offensive d’une ampleur inédite depuis la fin du mois d’août.
Un réseau électrique dévasté à l’approche de l’hiver
Herman Halouchtchenko, le ministre ukrainien de l’Énergie, a confirmé que les frappes avaient ciblé « les infrastructures de génération et de transmission à travers toute l’Ukraine ». De son côté, le ministère russe de la Défense a revendiqué avoir atteint « tous les objectifs assignés » lors de cette opération visant à affaiblir les capacités militaires ukrainiennes.
Mais au-delà des dégâts sur le plan militaire, ce sont surtout les conséquences pour la population civile qui inquiètent à l’approche de l’hiver. « On savait qu’ils attendaient l’hiver pour frapper fort et tenter de nous mettre à genoux », déplore Anatoliy, un habitant de Kiev joint par téléphone. « Avec le froid qui arrive, la situation risque de devenir intenable pour beaucoup d’entre nous. »
Sans électricité, pas de chauffage, pas d’eau chaude, pas de lumière. Comment va-t-on survivre si les coupures deviennent permanentes ?
– Oksana, habitante de Lviv
Zelensky garde espoir pour une issue diplomatique en 2025
Malgré la gravité de la situation, le président ukrainien Volodymyr Zelensky tente de garder espoir. La veille de cette attaque « massive » selon ses termes, il avait évoqué son souhait de voir le conflit se résoudre par la voie diplomatique d’ici 2025.
Un optimisme en demi-teinte au vu du lourd tribut payé par son pays. Car si les Ukrainiens font preuve d’une résilience extraordinaire face à l’adversité, beaucoup s’interrogent sur leur capacité à tenir sur le long terme dans ces conditions.
Bien sûr qu’on rêve tous de paix. Mais pas au prix de nouvelles concessions. La Russie doit retirer ses troupes, c’est la seule solution acceptable.
– Dmytro, militant à Kharkiv
La communauté internationale appelée à maintenir son soutien
Face à cette épreuve de force engagée par Moscou, l’Ukraine aura plus que jamais besoin du soutien de ses alliés occidentaux pour passer l’hiver. Sur le plan militaire, avec la livraison de systèmes de défense antiaérienne supplémentaires. Mais aussi sur le plan humanitaire et financier, pour aider le pays à faire face aux immenses besoins de sa population.
Des engagements que les dirigeants occidentaux devront réaffirmer avec force alors que des voix s’élèvent ici et là en faveur d’un relâchement des sanctions contre la Russie. Un scénario inacceptable pour Kiev, qui continue d’exiger le retrait total des troupes russes de son territoire comme préalable à toute négociation.
En attendant une hypothétique désescalade, l’Ukraine se prépare donc à vivre l’un des hivers les plus rudes de son histoire. Avec l’espoir chevillé au corps qu’il sera le dernier d’un conflit qui n’a que trop duré.