Alors que Paris et Kiev discutent de l’envoi d’instructeurs français pour former l’armée ukrainienne, le Kremlin vient de lancer un avertissement on ne peut plus clair. Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a déclaré mardi que les forces russes pourraient frapper ces militaires français s’ils venaient à être déployés sur le sol ukrainien.
Aucun instructeur s’occupant de la formation des militaires ukrainiens n’a d’immunité face aux frappes, peu importe qu’ils soient Français ou non.
– Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin
Une menace qui fait monter la tension
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions déjà exacerbées entre l’Occident et Moscou autour du conflit en Ukraine. Alors que les pays de l’OTAN, dont la France, apportent un soutien croissant à Kiev, notamment en termes d’équipements militaires, la perspective de voir des instructeurs occidentaux former directement les troupes ukrainiennes représente une étape supplémentaire dans l’implication des alliés.
Pour la Russie, il s’agirait d’un franchissement de ligne rouge, ces instructeurs devenant des cibles légitimes au même titre que les combattants ukrainiens. Un pas de plus vers une internationalisation du conflit que le Kremlin ne cesse de dénoncer.
Paris et Kiev en discussions
Côté français, aucune décision n’a encore été officiellement annoncée quant à l’envoi de ces instructeurs. Des discussions sont en cours entre Paris et Kiev pour étudier les modalités d’une telle mission, ses objectifs et les risques encourus.
La menace russe va sans nul doute peser dans la balance, même si la France a toujours affirmé qu’elle ne se laisserait pas dicter sa conduite par Moscou. Il n’en reste pas moins que déployer des militaires en Ukraine dans le contexte actuel représenterait une décision lourde de conséquences.
Un test pour les relations franco-russes
Au-delà du dossier ukrainien, c’est bien l’état des relations entre Paris et Moscou qui est en jeu. Déjà fortement dégradées depuis le début de l’offensive russe en février 2022, elles pourraient connaître un nouveau coup de froid si la France venait à franchir le pas.
Vladimir Poutine verrait sans doute d’un très mauvais œil l’arrivée d’instructeurs français sur une ligne de front où ses propres troupes sont engagées. Une situation potentiellement explosive qui nécessitera un doigté diplomatique certain de part et d’autre pour éviter une escalade incontrôlable.
L’Ukraine au cœur des tensions Est-Ouest
Cette passe d’armes verbale illustre une fois de plus la centralité de l’Ukraine dans l’affrontement géopolitique qui se joue entre la Russie et les Occidentaux. Kiev apparaît comme un point de fixation des tensions, chaque camp y voyant un enjeu crucial pour sa sécurité et son influence dans la région.
Dans ce bras de fer, la France est en première ligne du fait de son statut de puissance européenne et de membre éminent de l’OTAN. Une position qui lui confère à la fois une certaine influence mais aussi de lourdes responsabilités dans la gestion de ce conflit qui semble partie pour durer.
Face à la détermination affichée par Moscou, jusqu’où Paris est-elle prête à aller dans son soutien à l’Ukraine ? C’est toute la question qui se pose aujourd’hui et dont la réponse déterminera en grande partie la suite des événements. Une chose est sûre : chaque décision, chaque geste comptera dans cette partie d’échecs géopolitique où l’Ukraine est devenue le principal échiquier.
