Dans une nouvelle escalade des tensions entre la Russie et l’Europe, Moscou vient d’annoncer le blocage de l’accès à pas moins de 81 médias européens sur son territoire. Parmi les cibles de cette censure à grande échelle, on retrouve de grands noms de la presse française comme les quotidiens Le Monde, Libération et même les chaînes d’info LCI et CNews. Une décision choc qui marque une étape supplémentaire dans la guerre informationnelle qui fait rage en parallèle du conflit ukrainien.
Une riposte aux sanctions européennes
Le ministère russe des Affaires étrangères a présenté cette mesure comme des “contre-sanctions” en réponse à la décision de l’UE en mai dernier d’interdire la diffusion de quatre médias d’État russes accusés de relayer la propagande du Kremlin. Moscou rejette la responsabilité sur Bruxelles, parlant de “restrictions” forcées par l’attitude européenne.
Outre les médias français, la liste noire comprend également de grands titres allemands comme Der Spiegel, espagnols avec El Mundo et El País ou encore italiens via la RAI. Une censure qui touche largement l’ensemble du paysage médiatique du Vieux Continent.
L’UE dénonce des “campagnes de désinformation”
Du côté européen, on accuse depuis longtemps la Russie d’utiliser certains médias pour “propager sa propagande et mener des campagnes de désinformation”. Plusieurs organes de presse russes ou prorusses sont d’ailleurs interdits de diffusion dans l’UE depuis plus de deux ans maintenant, à l’image de Russia Today.
Moscou avait dans la foulée menacé de représailles l’Union européenne, avec qui les relations sont exécrables dans le contexte du conflit en Ukraine.
Le Figaro
Une guerre de l’information parallèle
Cette décision russe marque donc une nouvelle étape dans la guerre de l’information et de la communication qui se joue en toile de fond de l’invasion de l’Ukraine. Chaque camp accuse l’autre de propager des fausses nouvelles et de la désinformation, dans une lutte pour le contrôle du récit et de la perception des événements.
En bloquant l’accès aux grands médias européens, le Kremlin cherche à garder la main sur l’information accessible à sa population et à couper court à toute vision alternative du conflit. Une stratégie de contrôle de l’opinion qui n’est pas sans rappeler les heures les plus sombres de l’URSS.
Quelles conséquences pour le public russe ?
Pour le citoyen russe lambda, cette censure signifie un accès encore plus restreint à une information libre et diversifiée. Dans un contexte de répression croissante de toute voix critique envers le pouvoir, la disparition de ces sources étrangères risque d’accentuer la clôture informationnelle du pays.
Reste à voir comment cette décision sera techniquement appliquée et si les internautes russes les plus habiles parviendront à contourner ce “rideau de fer” numérique pour continuer à s’informer au-delà de la ligne officielle. Une chose est sûre, la guerre de la vérité est plus que jamais au cœur de l’affrontement entre la Russie et l’Occident, avec le public comme enjeu central.
