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Manifestations au Bangladesh : plus de 1100 arrestations

Le Bangladesh est secoué par une vague de violences sans précédent liée aux manifestations étudiantes contre les quotas de recrutement dans la fonction publique. Déjà plus de 1100 personnes arrêtées et l'armée patrouille dans les rues. Jusqu'où ira la répression ?

Le Bangladesh est actuellement secoué par les pires troubles qu’ait connu le pays depuis l’arrivée au pouvoir de la Première ministre Sheikh Hasina il y a 15 ans. Des manifestations d’étudiants contre les quotas pour le recrutement dans la fonction publique, accusés de favoriser les proches du parti au pouvoir, ont dégénéré en violents affrontements.

Un bilan déjà très lourd

Selon les derniers décomptes de l’AFP, ces émeutes auraient déjà fait au moins 173 morts, dont plusieurs policiers, et entraîné l’arrestation de plus de 1100 personnes à travers le pays ces derniers jours.

Face à cette situation explosive, le gouvernement a imposé un couvre-feu et déployé l’armée dans les villes. Les soldats patrouillent désormais dans les rues pour tenter de ramener le calme, mais la tension reste palpable.

Le mouvement étudiant suspend ses actions

Devant l’ampleur de la répression, le mouvement étudiant à l’origine des manifestations a annoncé lundi une suspension de ses protestations pour 48 heures. Son leader a déclaré qu’il ne voulait pas de réformes «au prix de tant de sang».

«Je n’ai pas conduit de pousse-pousse les premiers jours du couvre-feu, mais aujourd’hui je n’ai pas eu le choix. Si je ne le fais pas, ma famille aura faim.»

– Hanif, conducteur de pousse-pousse à Dacca

Malgré le retour relatif au calme, la vie est loin d’avoir repris son cours normal. De nombreux Bangladais comme Hanif doivent retourner travailler malgré les risques pour subvenir aux besoins de leur famille.

Un système de quotas controversé

Au cœur de ces troubles se trouve la question très sensible des quotas destinés à certaines catégories de la population pour le recrutement dans la fonction publique. Un système accusé par les étudiants de favoriser les proches du parti au pouvoir.

Ces quotas réservent actuellement 56% des postes à certains groupes comme les descendants de combattants de la guerre d’indépendance de 1971. Les étudiants réclament une réduction de ces quotas à 10% et davantage de recrutements au mérite.

Des revendications anciennes

Ce n’est pas la première fois que ce sujet sensible provoque des manifestations au Bangladesh. En 2018, des protestations similaires, bien que moins violentes, avaient déjà eu lieu.

Face à la pression de la rue, le gouvernement avait alors annoncé l’abolition du système de quotas. Mais cette décision n’a jamais été mise en œuvre, ravivant la colère des étudiants.

Une stabilité menacée

Ces troubles mettent en lumière les fragilités du Bangladesh malgré ses importants progrès économiques et sociaux des dernières années. Avec une population jeune et éduquée mais confrontée au chômage, le pays reste vulnérable aux tensions.

Les manifestations actuelles représentent un défi majeur pour le gouvernement de Sheikh Hasina. La réponse sécuritaire musclée témoigne de la volonté de maintenir la stabilité à tout prix, mais risque aussi d’attiser les rancoeurs.

Reste à savoir maintenant si le gouvernement saura trouver les compromis nécessaires pour apaiser durablement la colère de la jeunesse bangladaise et éviter que ces émeutes ne se reproduisent. L’avenir du Bangladesh en dépend.

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