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La révolution ferroviaire du privé dans le Grand Est

Le paysage ferroviaire français est en pleine mutation. Pour la première fois, une région, le Grand Est, vient d’attribuer l’exploitation d’une ligne TER à un opérateur privé, le groupe Transdev. Une décision historique qui bouscule le monopole de la SNCF et ouvre la voie à une nouvelle ère pour le transport ferroviaire régional.

Un contrat d’envergure pour Transdev

Le groupement mené par Transdev, associé à NGE Concessions et la Caisse des Dépôts, a remporté la concession de la ligne reliant Nancy à Contrexéville dans les Vosges. D’un montant de 721 millions d’euros, le contrat court sur une durée de 22 ans. Il prévoit la réouverture de cette ligne fermée depuis 2016, avec pas moins de 14 allers-retours quotidiens à l’horizon 2027.

Pour Transdev, c’est un succès majeur qui conforte son positionnement sur le marché ferroviaire. Le groupe avait déjà été choisi en 2021 pour exploiter la ligne Marseille-Toulon-Nice, devenant ainsi le premier opérateur alternatif à la SNCF. Avec ce nouveau contrat, Transdev s’impose comme un acteur incontournable du TER.

Une première étape vers l’ouverture à la concurrence

Depuis fin 2019, les régions ont la possibilité de mettre en concurrence la SNCF pour l’exploitation de leurs lignes TER. Une ouverture devenue obligatoire depuis décembre 2023. Le Grand Est fait figure de pionnier en attribuant ce premier “lot” à un opérateur privé.

Cela marque la forte volonté de la région Grand Est de régénérer un réseau ferroviaire laissé à l’abandon par l’État depuis plusieurs décennies.

Franck Leroy, président de la région Grand Est

D’autres régions suivent le mouvement, comme PACA, les Hauts-de-France ou les Pays de la Loire, qui ont déjà attribué des lots à la SNCF ou à des opérateurs privés. Une dynamique qui devrait s’accélérer dans les prochaines années, redessinant totalement la carte du TER en France.

Les enjeux de la privatisation du TER

L’arrivée d’opérateurs privés sur le marché du TER suscite de nombreuses attentes, mais aussi des inquiétudes. Les régions espèrent dynamiser leurs lignes, en obtenant une meilleure qualité de service à moindre coût. Les opérateurs alternatifs promettent plus de fiabilité, de confort et d’innovations pour les voyageurs.

  • Améliorer la qualité de service et la ponctualité
  • Proposer une offre plus adaptée aux besoins locaux
  • Réduire les coûts d’exploitation pour les régions

Mais cette mise en concurrence soulève aussi des questions sur l’avenir du service public ferroviaire. Certains craignent une dégradation des conditions de travail des cheminots, voire des fermetures de lignes jugées non rentables. La SNCF, qui risque de perdre des parts de marché, devra se réinventer pour rester compétitive.

Vers un nouveau modèle ferroviaire régional

Au-delà des enjeux économiques, c’est bien un nouveau modèle de gouvernance qui se dessine pour le TER. Avec la privatisation, les régions endossent un rôle central d’autorités organisatrices. Elles définissent l’offre de transport, fixent les objectifs de performance et contrôlent la bonne exécution des contrats.

Un défi de taille pour des collectivités qui devront monter en compétences et en expertise. Avec à la clé, l’espoir d’un TER plus performant, plus attractif et mieux intégré aux territoires. Reste à savoir si ce pari de la privatisation sera gagnant, pour les voyageurs comme pour les contribuables.

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