Le rugby international est un univers où les rivalités dépassent souvent le simple cadre sportif. Les récentes révélations de Damian de Allende, puissant centre des Springboks, en sont la parfaite illustration. Près de huit mois après l’élimination douloureuse du XV de France en quart de finale de “sa” Coupe du monde, le joueur sud-africain a levé le voile sur les dessous d’une victoire aux allures de revanche.
Une motivation extra-sportive
Interrogé par RugbyPassTV, Damian de Allende est revenu sans détour sur ce match crucial remporté d’un souffle par les Boks (29-28). Et sa première réaction en dit long sur l’état d’esprit qui animait son équipe ce 15 octobre 2023 :
Je n’ai pas eu pitié d’eux.
Damian de Allende
Au-delà de l’enjeu sportif évident, le joueur explique que lui et ses coéquipiers étaient surtout motivés par le contexte extra-sportif entourant ce match. En cause : les controverses ayant émaillé le processus d’attribution de la Coupe du monde 2023, finalement décrochée par la France au détriment de l’Afrique du Sud.
Le spectre des controverses
De Allende ne mâche pas ses mots quand il évoque ce dossier sensible :
Pour moi, (battre la France) c’était juste un peu plus personnel. À cause de la façon dont s’est déroulée la candidature à la Coupe du monde, et de la façon dont elle a été retirée à l’Afrique du Sud.
Damian de Allende
Il révèle que Rassie Erasmus, alors directeur du rugby sud-africain, avait pris soin d’expliquer en détails à ses joueurs les tenants et aboutissants de ce dossier. Une information qui aurait, selon lui, donné “un petit avantage” aux Boks pour ce quart de finale si particulier.
L’amertume des Boks
Le trois-quart centre ne cache pas une certaine amertume, pointant du doigt le rôle trouble de la France dans ce processus d’attribution :
Les gens oublient ce que la France a fait pour accueillir à nouveau la Coupe du monde. Nous n’avons pas organisé de Coupe du monde depuis 1995, et je ne sais pas quand nous en organiserons une autre en Afrique du Sud. Mais 2023 était probablement notre meilleure chance.
Damian de Allende
Une frustration qui explique son absence totale de compassion au coup de sifflet final :
Alors non, je ne les plains pas, c’est le sport. C’est dur de perdre d’un point, surtout en quart de finale à domicile, mais c’est comme ça.
Damian de Allende
Un match d’anthologie
Malgré cette motivation supplémentaire, De Allende reconnaît volontiers que ce France-Afrique du Sud a été “le plus difficile” des matches disputés par son équipe durant la compétition. Un aveu qui souligne toute l’intensité et la qualité de cette rencontre, assurément l’une des plus belles de la Coupe du monde 2023.
Au final, ces révélations de Damian de Allende ajoutent une épaisseur supplémentaire à la rivalité grandissante entre Bleus et Boks. Une rivalité qui devrait encore nous offrir de belles pages de rugby dans les années à venir, à commencer par la prochaine Coupe du monde 2027. Avec, espérons-le, un peu moins de controverses en coulisses.