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La réserve de la police nationale menacée par les coupes budgétaires

Alors que la réserve opérationnelle de la police nationale joue un rôle crucial en renfort de la police du quotidien, son avenir semble compromis par des coupes budgétaires. Formations annulées, vacations gelées, recrutements en berne... Un coup dur pour les civils engagés et pour la sécurité publique.

Alors que la réserve opérationnelle de la police nationale (ROPN) compte déjà près de 9500 agents, son développement semble sérieusement menacé. En cause : des réductions de budget qui impactent directement les formations et les vacations de ces civils apportant pourtant une aide précieuse à la police du quotidien.

Des formations et vacations gelées faute de crédits

Comme l’indique le tout jeune Syndicat national de la réserve opérationnelle de la police nationale (SNROPN) sur LinkedIn, les dotations financières de l’Etat ne permettent plus de couvrir les dépenses de nombreux services, et notamment celles de la ROPN. Plusieurs départements auraient ainsi supprimé en priorité les budgets alloués à la réserve, jugeant ses taux de rémunération horaire trop bas.

Faire des économies en se privant de réservistes en cette période cruciale pour la sécurité intérieure semble contre-productif à bien des égards.

SNROPN

Un coup dur pour les civils engagés

Cette décision est un véritable coup dur pour les milliers de civils qui souhaitaient s’engager aux côtés des forces de l’ordre professionnelles. Beaucoup attendaient avec impatience de pouvoir suivre les formations initiales afin d’enfiler l’uniforme et de prêter main forte à la police nationale sur le terrain. Certains avaient même posé des jours de congés pour y assister… En vain.

Pour ceux déjà formés et opérationnels, c’est le nombre de vacations qui risque de fondre comme neige au soleil. Difficile dans ces conditions de maintenir leur engagement et leur motivation, alors qu’ils représentent pourtant un renfort non négligeable au quotidien pour les services de sécurité publique.

Des conséquences sur la sécurité publique

Au delà de la déception des réservistes, c’est bien l’ensemble du dispositif de sécurité intérieure qui risque de pâtir de ces restrictions budgétaires touchant la ROPN. Créée en 2003, la réserve avait justement pour objectif de consolider le lien armée-nation et d’apporter un soutien opérationnel aux 150.000 policiers professionnels.

  • Surveillance générale de la voie publique
  • Contrôles routiers et d’identité
  • Sécurisation de sites et manifestations
  • Lutte contre les cambriolages et les violences urbaines

Autant de missions d’intérêt général assurées par les réservistes qui permettent de renforcer la présence policière sur le terrain et de rassurer la population. Leur contribution est d’autant plus précieuse en cette période de menace terroriste élevée et de tensions dans certains quartiers.

La ROPN sacrifiée sur l’autel des économies ?

Même si le ministère de l’Intérieur assure que la situation n’est que temporaire, elle illustre la fragilité du financement de la réserve opérationnelle. Avec un budget d’environ 50 millions d’euros par an, elle ne représente qu’une goutte d’eau comparée aux 20 milliards alloués à la mission « Sécurités ». Pourtant, c’est bien elle qui trinque en premier dès qu’il s’agit de faire des économies…

Une situation d’autant plus regrettable que les besoins opérationnels sont réels, avec une délinquance qui repart à la hausse et des effectifs policiers qui peinent à suivre la cadence. Espérons que le gouvernement prenne conscience rapidement de la nécessité de sanctuariser les moyens de cet outil précieux au service de la sécurité des Français.

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