Alors que le développement des voitures autonomes semble marquer le pas ces dernières années, freiné par des inquiétudes sur la sécurité et des coûts de développement élevés, les travaux sur la réglementation avancent à grands pas en coulisses. Selon l’ONU, un cadre international régulant l’utilisation de ces véhicules révolutionnaires pourrait être finalisé d’ici la mi-2026.
Une harmonisation mondiale des règles
Depuis 1952, le Forum mondial pour l’harmonisation des réglementations concernant les véhicules rassemble autorités nationales, constructeurs automobiles et géants de la technologie. L’objectif : trouver un terrain d’entente applicable à l’échelle planétaire pour encadrer les innovations de rupture dans le secteur des transports.
Contrairement à d’autres domaines où la législation peine à suivre le rythme effréné de l’innovation, ici, les règles sont en passe de précéder l’arrivée massive de la technologie dans notre quotidien. De nouvelles normes sur les systèmes d’aide à la conduite, adoptées en février, entreront ainsi en vigueur dès septembre.
Nous prévoyons de disposer d’une réglementation harmonisée à l’échelle mondiale sur les systèmes de conduite automatisés prête pour la mi-2026.
– Richard Damm, président du Groupe de travail sur les véhicules automatisés/autonomes et connectés
Une approche proactive
Cette anticipation des régulateurs n’est pas nouvelle dans l’automobile. La réglementation pour les véhicules électriques était ainsi prête avant leur démocratisation, et le cadre est désormais posé pour les modèles à hydrogène, si l’industrie venait à s’orienter vers une production de masse.
À l’heure actuelle, les technologies d’aide à la conduite de niveau 1 et 2, où le conducteur doit rester attentif, équiperaient déjà la moitié des véhicules neufs. Le niveau 3, autorisant une conduite autonome sous supervision, reste rare. Quant au niveau 4, offrant une autonomie élevée dans des zones définies, il n’est pas encore commercialisé à grande échelle.
Des défis à surmonter
Si la technologie va indubitablement arriver sur le marché de masse, plusieurs obstacles restent à franchir, notamment en termes de coûts et de sécurité publique. Les systèmes des niveaux 3 et 4 demeurent onéreux, ce qui pourrait favoriser dans un premier temps des aides à la conduite plus poussées de niveau 2.
La priorité absolue des régulateurs reste de garantir la sécurité des usagers, alors que les accidents de la route font 1,2 million de morts et 50 millions de blessés chaque année dans le monde. Les véhicules autonomes constitueront-ils un progrès ou un problème supplémentaire en la matière ? La question reste ouverte.
Malgré ces incertitudes, une chose est sûre : la révolution des voitures autonomes est en marche, et le cadre réglementaire sera au rendez-vous pour l’accompagner. Un signal fort pour une technologie appelée à transformer en profondeur nos modes de déplacement dans les décennies à venir.