Le gouvernement vient de dévoiler sa très attendue réforme de l’assurance chômage, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle risque de faire des vagues ! Parmi les mesures phares, un durcissement notable des conditions d’accès aux allocations. Fini le temps où il suffisait de travailler 6 mois pour toucher le chômage pendant 2 ans. Désormais, il faudra avoir trimé pendant 8 mois sur les 20 derniers mois pour espérer percevoir une indemnité. Un changement drastique qui ne manquera pas de bousculer le marché de l’emploi.
Une Incitation Forte à Chercher des Contrats Plus Longs
Selon Stéphane Carcillo, éminent économiste à l’OCDE, cette réforme est “de nature à réduire les flux entrants au chômage”. En clair, cela devrait pousser les salariés à se montrer plus sélectifs et à privilégier les contrats de longue durée. Finie la valse des petits boulots précaires, bonjour la stabilité à tout prix pour atteindre le sésame des 8 mois.
Cela va créer une incitation forte pour les salariés à accepter des contrats plus longs ou des renouvellements de contrats pour atteindre ces 8 mois.
– Stéphane Carcillo, économiste à l’OCDE
Un Casse-Tête pour les Employeurs ?
Mais attention, cette course à la durée pourrait bien se transformer en casse-tête pour les employeurs. Car qui dit contrats plus longs, dit aussi plus d’engagements et moins de flexibilité. Les entreprises qui ont l’habitude de jongler avec les CDD risquent de devoir revoir leur copie. Quant aux secteurs déjà en tension, comme la restauration ou l’hôtellerie, la réforme pourrait accentuer leurs difficultés à recruter sur des postes par nature temporaires et saisonniers.
Le Début d’une Vague de Fond
Au-delà de ces ajustements à prévoir, c’est bien une petite révolution qui s’annonce sur le marché du travail. Car en jouant sur les règles d’indemnisation, le gouvernement espère bien modifier en profondeur les comportements, tant des salariés que des employeurs. Objectif affiché : réduire ce fameux “flux entrant au chômage” et pousser chacun vers l’emploi durable.
Reste à savoir si cette potion amère sera réellement efficace pour endiguer le chômage de masse. Une chose est sûre, elle ne manquera pas de faire réagir syndicats et patronat, déjà échaudés par la précédente réforme. Le débat ne fait sans doute que commencer, mais il promet d’être animé !