C’est un véritable coup de tonnerre qui vient de s’abattre sur l’agriculture française. Selon les dernières estimations publiées par le service statistique du ministère de l’Agriculture, la récolte de blé tendre devrait chuter à seulement 29,7 millions de tonnes en 2024, après une campagne marquée par des précipitations records. Un niveau historiquement bas qui suscite l’inquiétude dans toute la filière céréalière hexagonale.
Une baisse de production inédite depuis 20 ans
Avec ce volume de 29,7 millions de tonnes, la récolte 2024 de blé tendre afficherait un recul de 15% par rapport à l’an dernier. Une chute vertigineuse que le service Agreste replace dans une perspective historique :
En vingt ans, seules deux autres récoltes n’ont pas franchi les 30 millions de tonnes, en 2016 et 2020.
Agreste, service statistique du ministère de l’Agriculture
Plus globalement, la production de l’ensemble des céréales à paille (blé tendre mais aussi blé dur, orge, triticale, seigle…) devrait elle aussi accuser une baisse significative de 13% cette année. Du jamais vu depuis le début des années 2000.
Les pluies diluviennes mises en cause
Comment expliquer un tel effondrement des récoltes céréalières françaises en 2024 ? La réponse tient en grande partie aux conditions climatiques particulièrement difficiles qui ont régné durant toute la campagne. Des pluies diluviennes se sont en effet abattues sans discontinuer sur une large partie du territoire, de l’automne jusqu’au printemps.
Ces précipitations records ont fortement perturbé les semis d’hiver, en rendant les champs impraticables pendant de longues semaines. Les céréales en place ont aussi souffert de ces conditions humides propices au développement de maladies et de parasites. Résultat, les rendements ont été sérieusement affectés, chutant en moyenne de 8 quintaux par hectare pour le blé tendre.
Un impact économique majeur pour la filière
Cette récolte catastrophique aura immanquablement des répercussions économiques d’ampleur pour toute la filière céréalière française. Premier producteur européen, la France voit sa capacité d’exportation fortement réduite, laissant le champ libre à ses concurrents sur le marché international.
Les professionnels craignent également une flambée des cours sur le marché intérieur, menaçant l’approvisionnement des industries de transformation comme l’amidonnerie ou la meunerie. Des tensions qui pourraient à terme se répercuter jusque dans le panier des ménages.
Face à cette crise, le gouvernement a d’ores et déjà promis des mesures de soutien à la filière. Reste à savoir si elles suffiront à amortir le choc de cette récolte calamiteuse. Une chose est sûre : 2024 restera comme une année noire dans les annales de l’agriculture française.
