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La Poste ferme 5 bureaux à Lyon malgré la mobilisation

Nouveau coup dur pour le service postal lyonnais : malgré la mobilisation citoyenne et politique, La Poste s'apprête à fermer un 5e bureau en plein centre-ville. Découvrez les détails de cette décision controversée et ses répercussions pour les habitants.

C’est un nouveau coup dur pour les Lyonnais attachés à leurs bureaux de poste de proximité. Malgré une forte mobilisation citoyenne et le soutien affiché de la mairie écologiste, La Poste a décidé de fermer définitivement le bureau des Terreaux, en plein cœur de la Presqu’île, à la fin du mois d’août. Une décision qui suscite l’incompréhension et la colère des habitants et des élus locaux.

Un 5e bureau qui baisse le rideau depuis 2020

Situé à quelques pas de l’Hôtel de Ville, le bureau de poste des Terreaux semblait pourtant à l’abri d’une fermeture. Mais c’était sans compter sur la politique de rationalisation menée par La Poste, qui a déjà conduit à la disparition de quatre autres bureaux lyonnais depuis 2020 :

  • Ampère
  • Hénon
  • Saint-Just
  • Vaise

Et la liste devrait encore s’allonger d’ici 2026, avec trois nouvelles fermetures programmées à Dauphiné, Foch et Jean Macé. Une hémorragie qui inquiète les défenseurs du service public postal.

Une pétition et des rassemblements pour sauver les bureaux

Face à cette vague de fermetures, des citoyens se sont mobilisés pour tenter de sauver leurs bureaux de poste. Une pétition en ligne lancée mi-juillet par le comité des usagers des services publics de la Croix-Rousse a ainsi récolté près de 500 signatures. Elle réclame le maintien d’un “service public de proximité” et le rétablissement des horaires d’ouverture dans les bureaux menacés.

“La poste ne peut pas se cacher derrière la numérisation car les besoins de proximité demeurent considérables”

martèle le comité des usagers

Des rassemblements ont également été organisés, en présence d’élus locaux comme la maire écologiste du 1er arrondissement Yasmine Bouagga, pour dénoncer “le désengagement du service public postal”.

La mairie monte au créneau, en vain

De son côté, la majorité écologiste à la tête de la ville n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de faire pression sur La Poste. En mars dernier, l’adjointe au commerce Camille Augey avait dénoncé en conseil municipal la “logique de rationalisation” de l’entreprise, l’accusant de sacrifier la présence postale sur l’autel de la rentabilité :

“Doit-on demander à un service public d’être rentable ? Clairement non !”

s’était-elle insurgée

La ville assure avoir œuvré en coulisses pour tenter de sauver certains bureaux menacés, comme ceux de Saint-Jean ou de Bachut. Mais force est de constater que son opposition aux fermetures n’a pas suffi à infléchir la position de La Poste. La fermeture du bureau des Terreaux apparaît comme un nouveau camouflet pour la majorité écologiste, qui avait fait de la défense des services publics de proximité un marqueur de son action.

Des solutions alternatives qui ne font pas l’unanimité

Pour justifier la fermeture de ses bureaux, La Poste invoque une baisse de fréquentation liée au développement des services en ligne et des points de contact chez les commerçants. Mais ces alternatives ne convainquent pas les usagers attachés à un service postal de plein exercice, avec des agents formés et des horaires adaptés.

“On nous propose le bureau de tabac du coin ou un relais pickup pour retirer un recommandé, mais ce n’est pas la même chose qu’un vrai bureau de poste !”

déplore une militante du comité des usagers

La perspective d’un “service postal low-cost”, avec des critères de rentabilité appliqués à une mission de service public, fait craindre une dégradation de la qualité et de l’accessibilité du service rendu aux usagers.

Quel avenir pour les bureaux de poste en ville ?

Au delà des fermetures programmées, c’est tout le modèle du réseau postal en milieu urbain qui est aujourd’hui en question. Avec le développement du e-commerce et la concurrence d’acteurs privés sur le marché du colis, La Poste doit repenser en profondeur son implantation et ses services pour s’adapter aux nouveaux modes de vie et de consommation des citadins.

Mais cette transformation ne doit pas se faire au détriment de la cohésion sociale et territoriale, en privant les habitants de services essentiels au quotidien. L’enjeu pour les années à venir sera de réinventer le rôle des bureaux de poste, en faisant d’eux de véritables lieux de vie et de services, ouverts sur la ville et ses habitants. Un défi ambitieux qui nécessitera l’implication de tous les acteurs concernés, au premier rang desquels les élus locaux, les associations d’usagers, mais aussi les postiers eux-mêmes, qui restent attachés à la dimension humaine de leur métier.

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