InternationalSociété

La population britannique en pleine métamorphose démographique

Le Royaume-Uni traverse une période démographique inédite. Pour la 1ère fois depuis 1976, le nombre de décès dépasse celui des naissances. Pourtant, la population a bondi de 662 400 habitants en 1 an, du jamais-vu depuis 1971 ! Comment expliquer ce paradoxe ?

Le Royaume-Uni traverse une période démographique pour le moins singulière, où se mêlent des tendances en apparence contradictoires. Les dernières données de recensement révèlent en effet un paradoxe saisissant : alors que le pays enregistre pour la première fois depuis près d’un demi-siècle plus de décès que de naissances, sa population globale connaît dans le même temps une croissance record. Plongeons au cœur de cette énigme démographique.

Plus de cercueils que de berceaux

C’est un fait sans précédent outre-Manche depuis 1976 : entre la mi-2022 et la mi-2023, le nombre de morts a surpassé celui des nouveau-nés, avec un différentiel de 16 300 selon l’Office for National Statistics (ONS). Cette inversion de la balance naturelle s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs.

Tout d’abord, le vieillissement de la population, notamment dû à l’avancée en âge de la génération baby-boom, se traduit mécaniquement par une hausse du nombre de décès. Parallèlement, malgré une espérance de vie parmi les plus élevées d’Europe, le pays a subi de plein fouet les répercussions sanitaires de la pandémie de Covid-19.

Mais l’équation démographique ne se résume pas à son seul solde naturel. Car dans le même temps, le Royaume-Uni affiche un tout autre visage.

Un bond de population inédit

En dépit de ce déficit des naissances, la population britannique a connu sur la même période une augmentation spectaculaire de 662 400 habitants, du jamais-vu depuis le début des recensements modernes en 1971 ! Comment expliquer ce paradoxe apparent ?

La réponse est à chercher du côté des flux migratoires. Le solde migratoire, c’est-à-dire la différence entre les entrées et les sorties du territoire, s’avère en effet largement positif. Il compense, et bien au-delà, le déclin naturel. C’est donc l’immigration, dans toute sa diversité, qui alimente la croissance démographique britannique.

Vers les 70 millions d’habitants

Cette tendance semble partie pour durer. Les projections de l’ONS dessinent les contours d’un pays en pleine mutation, où l’apport migratoire jouera un rôle toujours plus prépondérant. À ce rythme, le cap symbolique des 70 millions d’habitants pourrait être franchi d’ici 2025, contre 68,3 millions actuellement.

Mais au-delà des chiffres, ces évolutions interrogent en profondeur le modèle de société britannique. Elles soulèvent des défis multiples, qu’il s’agisse de la prise en charge d’une population vieillissante, de l’intégration des nouveaux arrivants ou encore de la répartition territoriale de cette croissance.

Le Royaume-Uni se trouve ainsi à la croisée des chemins, tiraillé entre le poids grandissant de sa démographie et la nécessité de repenser son contrat social. Un défi de taille pour les décennies à venir.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.