La popularité du Président Emmanuel Macron traverse une période difficile. Selon un récent sondage, sa cote atteint son niveau le plus bas depuis la crise des gilets jaunes en 2018-2019. Cette chute de popularité touche également son Premier ministre François Bayrou, qui peine à décoller dans l’opinion. Quelles sont les raisons de cette impopularité croissante et quelles en sont les conséquences politiques ?
Emmanuel Macron au plus bas, François Bayrou en difficulté
D’après une enquête réalisée par un institut de sondage renommé, la popularité d’Emmanuel Macron a perdu 2 points supplémentaires en ce début d’année 2025, tombant à 21%. Un niveau proche de son plus bas historique de 20% atteint lors de la crise des gilets jaunes. Le Président paye le prix d’un contexte économique et social tendu, marqué par des réformes contestées comme celle des retraites.
Son Premier ministre François Bayrou n’est pas épargné. Avec seulement 20% d’opinions favorables, il s’agit de la cote de popularité la plus faible pour une prise de fonction depuis le début du second quinquennat Macron. Loin derrière ses prédécesseurs à Matignon sur la même période.
Darmanin et Retailleau tirent leur épingle du jeu
Malgré la morosité ambiante, certaines personnalités politiques semblent tirer leur épingle du jeu. C’est le cas du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) qui avec 35% d’opinions positives, devance son collègue de la Justice Gérald Darmanin (33%). Deux figures de la droite qui apparaissent comme des valeurs montantes sur l’échiquier politique national.
Marine Le Pen et Jordan Bardella, futurs successeurs ?
Du côté des potentiels successeurs d’Emmanuel Macron, c’est Marine Le Pen qui caracole en tête avec 34% d’opinions favorables (+2 points), talonnée par son dauphin Jordan Bardella à 33%. L’ancien Premier ministre Édouard Philippe complète le podium avec 30%, mais cède du terrain. Le désormais ministre de l’Économie Bruno Retailleau progresse à 25%, dépassant Gabriel Attal (24%).
Les raisons d’une impopularité record
Plusieurs facteurs expliquent cette chute de popularité historique pour un Président en exercice :
- Un contexte économique dégradé avec une inflation et un chômage élevés
- Des réformes très contestées comme celle des retraites qui a suscité d’importantes manifestations
- Des affaires et polémiques à répétition qui usent l’image présidentielle
- Un style perçu comme « jupitérien » et déconnecté des réalités du quotidien des Français
Emmanuel Macron paye la facture des crises successives et de son incapacité à réconcilier les Français.
– analyse un spécialiste politique interrogé
Vers une recomposition politique en vue de 2027 ?
Cette impopularité record fragilise le camp présidentiel à deux ans de la prochaine élection présidentielle. Elle ouvre la voie à une possible recomposition politique autour de nouvelles figures :
- A droite, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin apparaissent comme de sérieux prétendants. Édouard Philippe devra batailler pour conserver son statut de présidentiable.
- A l’extrême-droite, le duo Marine Le Pen – Jordan Bardella confirme son leadership et entend bien transformer l’essai de 2022.
Affaibli, Emmanuel Macron tentera de se relancer pour peser dans la bataille de sa succession. Mais son impopularité record hypothèque ses chances d’imposer un dauphin qui poursuivrait son action. L’ombre d’une cohabitation plane aussi sur la fin du quinquennat si les prochaines élections législatives venaient à mettre en minorité le bloc présidentiel.
Les prochains mois s’annoncent déterminants et permettront de voir si Emmanuel Macron parvient à redresser la barre ou si son impopularité le condamne à subir la fin de son second mandat. Une chose est sûre, la course à sa succession est plus ouverte que jamais dans un contexte politique national très incertain.