Au cœur du bouillonnant quartier d’affaires de Nairobi, une révolution artistique est en marche. Portée par la “Gen Z”, cette nouvelle vague de créatifs redéfinit les contours de l’art urbain à coup d’objectifs et de contenus viraux. Bienvenue dans les coulisses d’un mouvement qui fait sensation.
Le CBD comme un Studio Photo à Ciel Ouvert
Chaque dimanche, les rues habituellement grouillantes du Central Business District se parent de leurs plus beaux atours. Mais les véritables stars du jour ne sont autres que les dizaines de photographes armés de leurs boîtiers dernier cri. Comme Alex Okwomi, 27 ans, qui n’hésite pas à approcher les passants pour réaliser des clichés dignes des plus grands studios.
On approche simplement des gens qui marchent dans la rue, au hasard. Les clients qu’on parvient à convaincre sont généralement bien habillés.
Alex Okwomi, photographe de rue
Avec un flash, un réflecteur et la skyline de Nairobi en toile de fond, ces jeunes talents n’ont besoin de rien de plus pour laisser parler leur créativité. Une aubaine pour ces “entrepreneurs” qui peuvent ainsi gagner jusqu’à 20 euros par dimanche, de quoi payer le loyer. Mais au-delà de l’aspect financier, c’est surtout un tremplin vers d’autres opportunités comme l’événementiel.
TikTok, Baffles et Rythmique Endiablée
Non loin des photographes, impossible de manquer les groupes de TikTokeurs qui profitent eux aussi du cadre pour créer du contenu viral. Sur fond de sons afrobeat, ces digital natives enchaînent les chorégraphies avec une énergie communicative. L’objectif ? Faire connaître la culture kényane au monde entier et, qui sait, devenir les nouvelles stars des réseaux.
L’Art comme Outil de Changement
Mais derrière ces images pleines de vie se cache aussi une jeunesse en quête de repères. Quelques mois plus tôt, les rues de Nairobi étaient le théâtre de violentes manifestations anti-gouvernementales menées par cette même Génération Z. Un mouvement durement réprimé qui a laissé des traces.
La jeunesse n’a pas beaucoup d’opportunités d’emploi. Alors ils nous autorisent à venir, et à montrer notre talent.
“Handsy Adonis”, musicien de 24 ans
Aujourd’hui, beaucoup comme Lermi, 19 ans, veulent croire au pouvoir de l’art pour changer les choses. À travers leurs vidéos et leurs clichés, ils espèrent faire passer des messages positifs et redonner le sourire à ceux qui en ont besoin.
Vous pouvez rendre quelqu’un qui est triste heureux grâce à votre danse ou votre contenu. C’est positif.
Linnet Ouma, 19 ans
Alors que le Kenya traverse une période difficile, cette jeunesse créative et engagée apparaît comme un véritable rayon de soleil. Avec leur énergie et leur optimisme, ils sont en train de réinventer les codes de l’art urbain et de prouver qu’un autre avenir est possible. Une chose est sûre, la relève est assurée et elle a du talent à revendre !