Trouver un petit logement étudiant relève déjà du parcours du combattant en temps normal. Mais en 2024, la situation s’annonce particulièrement préoccupante pour les futurs locataires. Alors que les premiers résultats de Parcoursup sont tombés fin mai, lançant la course effrénée à la recherche d’un studio ou d’un deux-pièces, les spécialistes de l’immobilier tirent la sonnette d’alarme. Le marché des biens meublés est en forte tension, avec une offre en chute libre face à une demande en pleine explosion.
Une pénurie de biens meublés à louer
Selon les derniers chiffres du secteur, l’offre de petits logements meublés disponibles à la location a dégringolé de 20% en 2023 sur l’ensemble de la France. Un recul conséquent qui s’explique par plusieurs facteurs :
- De nombreux propriétaires ont retiré leurs biens de la location classique pour basculer vers la location saisonnière type Airbnb, plus rentable.
- Le durcissement de la réglementation des locations meublées dans certaines grandes villes a découragé des bailleurs.
- La construction de petits logements neufs peine à suivre le rythme de la demande.
Paris et l’Île-de-France particulièrement touchés
C’est à Paris et en région parisienne que la pénurie se fait le plus durement ressentir. La capitale a vu son nombre de studios disponibles chuter de 4% en un an, après un recul de 3% l’année précédente. Pour une seule annonce publiée, 156 étudiants postulent en moyenne. Un ratio déséquilibré qui pousse les loyers à la hausse et complique sérieusement la tâche des jeunes en quête d’un toit.
Explosion des demandes étudiantes post-Parcoursup
Dans le même temps, les demandes de location bondissent sur tout le territoire. Portées par les résultats de Parcoursup et l’afflux de nouveaux étudiants, elles ont grimpé de 18% en 2023. «Depuis que les premiers résultats sont tombés, nous recevons 1500 demandes par jour», s’inquiète Morgane Bentata, directrice chez Les Belles années, un gestionnaire de résidences étudiantes.
«On va se retrouver avec des dizaines de milliers d’étudiants sans toit à la rentrée si rien n’est fait.»
Jacques Baudrier, adjoint au logement de la Mairie de Paris.
Des solutions d’urgence à trouver
Face à cette situation tendue, les acteurs du logement étudiant appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures d’urgence :
- Accélérer la construction de résidences universitaires pour augmenter l’offre de petits logements abordables.
- Inciter fiscalement les propriétaires à remettre leurs biens sur le marché locatif classique.
- Encadrer davantage les loyers pour éviter les abus et permettre aux étudiants modestes d’accéder à un logement.
Autant de pistes à explorer au plus vite pour éviter une rentrée universitaire sous haute tension et permettre à tous les étudiants de se loger dans de bonnes conditions. Un défi de taille pour les mois à venir.