Le gouvernement français a annoncé vendredi son intention de généraliser l’interdiction totale des téléphones portables dans les écoles et collèges du pays d’ici septembre 2025 au plus tard. Cette mesure, appelée “pause numérique”, vise à créer un climat scolaire entièrement dédié aux apprentissages et à préserver la santé des jeunes face aux écrans.
Une “urgence nationale” pour la réussite scolaire
D’après une source proche du dossier, il s’agit d’une “urgence nationale” sur laquelle “on n’a pas le droit de faillir”. L’objectif est clair : permettre aux élèves d’être pleinement investis dans leur scolarité, sans la distraction permanente des smartphones.
Depuis la rentrée de septembre, environ 180 collèges expérimentent déjà cette interdiction totale. Chaque établissement définit ses propres modalités pratiques, comme le dépôt des téléphones dans des boîtes ou casiers à l’entrée des cours. Les premiers retours sont positifs, avec une meilleure concentration des élèves propice aux apprentissages.
Une loi déjà existante mais peu appliquée
Si une loi interdit déjà depuis 2018 l’usage du portable dans les écoles et collèges, beaucoup d’élèves continuent de l’avoir avec eux, simplement éteint dans leur sac. Pour les autorités, cela témoigne d’un “manque de volonté politique” et de la “peur d’aller jusqu’au bout” dans l’application de la loi.
On a une loi votée depuis six ans qui n’est toujours pas mise en œuvre.
Alexandre Portier, ministre délégué chargé de la Réussite scolaire
Une tendance qui se confirme à l’international
La France n’est pas la seule à s’engager sur cette voie. La Hongrie a récemment adopté un décret similaire prévoyant de confier les téléphones aux professeurs en début de journée. De plus en plus de pays prennent conscience des effets délétères des écrans sur la concentration et les résultats scolaires.
Les prochaines étapes
Si la généralisation est prévue pour septembre 2025 au plus tard, le gouvernement souhaite avancer rapidement. L’expérimentation en cours dans 180 collèges doit permettre de définir les meilleures pratiques avant un déploiement plus large.
Plusieurs questions restent en suspens :
- Comment seront stockés les téléphones (casiers, boîtes, consignes) ?
- Quelles exceptions pour les usages pédagogiques encadrés ?
- Quelle sensibilisation des élèves et parents ?
- Quelles sanctions en cas de non-respect ?
Les mois à venir seront décisifs pour préciser les contours de cette “pause numérique” qui pourrait bien transformer durablement le quotidien des collégiens français. L’enjeu est de taille : offrir à chaque élève un climat serein propice à sa réussite scolaire et à son épanouissement.
Des enseignants plus que favorables
Du côté du corps enseignant, cette perspective est accueillie très favorablement. Selon un sondage mené par un syndicat de professeurs, plus de 8 enseignants sur 10 sont favorables à une interdiction totale des portables au collège.
Le portable est devenu le premier facteur de déconcentration en classe. Son interdiction est une nécessité pédagogique.
Une professeure de français
Beaucoup y voient l’occasion de renouer un contact direct avec leurs élèves et de les voir se consacrer pleinement aux activités proposées en classe. Quelques inquiétudes subsistent toutefois quant aux moyens qui seront alloués pour appliquer efficacement la mesure au quotidien.
Convaincre aussi les parents
Autre défi : obtenir l’adhésion des parents d’élèves. Si une majorité se dit favorable au principe, certains s’inquiètent de ne plus pouvoir joindre leur enfant à tout moment. Il s’agira donc d’expliquer la démarche et de garantir des moyens de communication en cas d’urgence.
Des campagnes de sensibilisation seront menées auprès des familles sur les bienfaits d’une “déconnexion” pendant le temps scolaire. L’idée est de replacer les apprentissages au cœur des priorités, pour la réussite de tous les élèves.
Vers une école plus apaisée
Au-delà des enjeux pédagogiques, cette “pause numérique” vise aussi à apaiser le climat scolaire. En neutralisant une source majeure de conflits et de cyber-harcèlement, elle pourrait contribuer à améliorer les relations entre élèves.
Un collège sans portable, c’est la garantie d’une attention retrouvée et de rapports plus sains. C’est tout bénéfice pour les apprentissages et le bien-être de nos jeunes.
Alexandre Portier, ministre délégué chargé de la Réussite scolaire
Cette interdiction généralisée des portables en milieu scolaire constitue donc un tournant majeur. Elle témoigne d’une prise de conscience des pouvoirs publics quant à l’impact des écrans sur la concentration et la santé des élèves.
Reste à définir précisément les modalités de cette “pause numérique” pour en faire un levier efficace de réussite scolaire. Un défi ambitieux que le gouvernement entend bien relever d’ici 2025, pour le bien de tous les collégiens.
