Les marchés financiers ont été secoués vendredi par une panne informatique d’ampleur mondiale, pointant du doigt le géant Microsoft et la société de cybersécurité CrowdStrike. Cet incident technique majeur a eu des répercussions bien au-delà de la sphère technologique, perturbant le fonctionnement de nombreuses entreprises et semant un vent de panique sur les principales places boursières.
Wall Street vire au rouge
Dans ce contexte chaotique, la Bourse de New York a terminé dans le rouge vendredi. Les valeurs technologiques ont particulièrement souffert, subissant une rotation des portefeuilles des investisseurs. Le Dow Jones a cédé 0,93%, le Nasdaq a perdu 0,81% et le S&P 500 a reculé de 0,71%, signant sa pire performance hebdomadaire depuis avril.
L’action CrowdStrike, au cœur de la tourmente, a dévissé de 11,10%. Celle de Microsoft a mieux résisté, ne cédant que 0,74%. Mais la panne a clairement amplifié un mouvement de méfiance envers le secteur tech, déjà pénalisé cette semaine par des prises de bénéfices.
Pagaille dans les aéroports et fermeture d’hôpitaux
Au-delà des marchés, cette panne mondiale a eu des conséquences très concrètes et parfois spectaculaires. Des avions ont été cloués au sol, provoquant la pagaille dans les aéroports. Des hôpitaux ont dû fermer leurs portes. Même les transports urbains ont été perturbés dans certaines villes européennes. Selon CrowdStrike, le bug a été identifié et corrigé, mais de nombreuses entreprises restaient handicapées vendredi soir.
Une saison des résultats mitigée
Dans ce marasme, les investisseurs ont également dû digérer une actualité chargée sur le front des résultats d’entreprises. Si Netflix a agréablement surpris, dépassant les attentes en termes de chiffre d’affaires et de nouveaux abonnés, ses prévisions prudentes ont déçu Wall Street. American Express et Twitter ont aussi manqué le consensus.
À l’inverse, Snap a fait mieux que prévu et rassure sur la santé du marché publicitaire en ligne. Quant à la société de paiements électroniques Green Dot, elle a été sanctionnée après avoir écopé d’une amende salée de 44 millions de dollars pour pratiques trompeuses.
Nervosité autour des taux et de la présidentielle américaine
Au-delà des résultats, les taux obligataires ont continué leur ascension, le 10 ans américain s’affichant à 4,23%. Une source supplémentaire de nervosité, tout comme la campagne présidentielle américaine. Donald Trump a été formellement désigné candidat républicain jeudi, alors que des incertitudes entourent le sort de la candidature du président Joe Biden côté démocrate.
«L’inquiétude ambiante sur les résultats de l’élection (…) dans un marché prêt à subir une correction depuis longtemps»
– Tom Cahill, Ventura Wealth Management
Selon Tom Cahill de Ventura Wealth Management, le marché était mûr pour une correction boursière depuis un certain temps. Cette panne mondiale pourrait bien agir comme un élément déclencheur, faisant ressortir la vulnérabilité de pans entiers de l’économie à des défaillances technologiques.
Elle rappelle aussi l’importance d’une diversification des portefeuilles, au-delà des seules valeurs technologiques. Car si la digitalisation a permis à de nombreuses entreprises de passer le cap de la pandémie, elle a aussi créé de nouvelles dépendances. Un constat que les investisseurs semblent avoir fait ce vendredi noir pour la tech.
