Culture

La Palme d’or surprise bouleverse Cannes !

Rideau tombé sur le 77e Festival de Cannes, et quelle édition mes amis ! Entre les speeches politisés, les tenues glamour et les films engagés, cette grand-messe du 7e art nous aura offert son lot de surprises. La plus grande restant sans conteste le sacre inattendu du film “Anora” du réalisateur Sean Baker, venu ravir la précieuse Palme d’or sous le nez des favoris. Un choix audacieux qui couronne un festival plutôt consensuel jusque là…

Le festival des bons sentiments ?

Sur la scène du Théâtre Lumière, les stars rivalisaient de déclarations bien-pensantes. De Gaza au climat, en passant par le sort des otages, chacun y est allé de son petit laïus. Certains y verront un signe des temps et une prise de conscience salutaire des artistes. D’autres regretteront le côté gnangnan de ces professions de foi qui virent parfois au concours de vertu. L’excellent court-métrage “The Man who could not remain silent” aurait pu leur donner une leçon…

Des récompenses, il y en a eu pour tout le monde ou presque. Entre les prix, les mentions spéciales et autres ex aequo, la cérémonie s’étirait en longueur. Seul Paolo Sorrentino, habitué à jouer les troubles-fête, a réussi à repartir bredouille malgré son statut de chouchou du festival. Maigre consolation.

Pluie d’hommages et de Palmes d’honneur

Cette année, la nostalgie était à l’honneur avec une avalanche de récompenses pour les “vieux de la vieille”. Harrison Ford, Michael Douglas, Martin Scorsese… Tous y sont passés, comme si le festival voulait rendre un dernier hommage à ces géants avant qu’il ne soit trop tard.

Le moment d’émotion fut atteint quand Francis Ford Coppola a remis une Palme d’or d’honneur à son vieux complice George Lucas. Les deux papys du Nouvel Hollywood réunis pour ce qui ressemblait à un baroud d’honneur. Un joli cadeau pour Lucas qui fêtera bientôt ses 80 printemps.

J’ai rarement vu George aussi ému. Coppola avait presque l’air d’un Père Noël un peu triste en lui remettant son prix.

– Un habitué du festival

Anora, la Palme qui ne s’y attendait pas

Mais le clou du spectacle fut évidemment le sacre surprise de “Anora”, film choral de Sean Baker sur une communauté d’immigrés à New York. Un film dur et poétique, dans la lignée de ses précédents succès indépendants comme “Tangerine” ou “The Florida Project”.

  • Baker filme au plus près de ses personnages, avec empathie et sans misérabilisme
  • Le film ose le mélange des genres entre drame social et comédie
  • Les acteurs non-professionnels crèvent l’écran par leur authenticité

Alors certes, ce n’était pas le favori et beaucoup voyaient la Palme aller à des œuvres plus formatées. Mais le jury présidé par Ruben Östlund, lui-même palmé l’an dernier pour “Sans Filtre”, a préféré récompenser l’audace et la sincérité de “Anora”. Une bouffée d’air frais bienvenue !

Que retenir de ce Cannes 2024 ?

Au final, cette 77e édition aura été celle des contrastes et des petits pas en avant. Glamour vs engagement, establishment vs jeunes pousses, valeurs sûres vs artistes à découvrir… Le cru 2024 aura voulu concilier les contraires. Avec plus ou moins de réussite.

Reste que derrière les paillettes et les phrases creuses, le cinéma s’est rappelé à notre bon souvenir. La Palme d’or attribuée à un film loin des standards en est la preuve. Cannes continue malgré tout de débusquer les talents et de célébrer le 7e art dans toute sa diversité. Et ça, ça n’a pas de prix.

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