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La palme d’or inattendue : Sean Baker, “d’Anora” aux anneaux d’or !

Qui aurait parié sur Sean Baker pour décrocher la précieuse palme d’or au Festival de Cannes 2024 ? Certainement pas les bookmakers ! Et pourtant, c’est bien ce cinéaste américain de 53 ans qui a créé la surprise sur la Croisette en remportant la récompense suprême avec son film “Anora”. Retour sur le parcours atypique de ce réalisateur passé des bas-fonds du cinéma indépendant aux sommets de la gloire cannoise.

De la galère aux paillettes : l’incroyable destin de Sean Baker

Rien ne prédestinait Sean Baker à fouler le tapis rouge de Cannes un jour. Après des études de cinéma à la prestigieuse New York University, ses débuts dans le métier sont difficiles. Comme il le confie à l’AFP :

J’ai perdu beaucoup de temps, explique t-il. C’est pourquoi quand vous regardez mes homologues, ils ont dix ans de moins que moi. Je suis passé par de sales moments.

– Sean Baker

Accro à l’héroïne, il survit en montant des vidéos de mariage et des films d’entreprise. Mais Sean Baker n’abandonne pas son rêve de cinéma pour autant. Au fil des années, il parvient à réaliser quelques longs-métrages indépendants remarqués pour leur regard brut sur les marginaux de la société américaine :

  • Tangerine (2015), tourné avec un iPhone, suit deux prostituées transgenres à Los Angeles
  • The Florida Project (2017) chronique le quotidien d’une gamine et sa mère vivant dans un motel miteux
  • Red Rocket (2021), sa première sélection à Cannes, met en scène un acteur porno has been

“Anora” : le film de la consécration

Mais c’est avec “Anora” que Sean Baker accède au firmament du 7ème art. Cette histoire improbable entre une prostituée new-yorkaise et le fils d’un oligarque russe, sur fond de mariage express à Las Vegas, a enthousiasmé public et jury. Un film inclassable qui mélange les genres (thriller, satire, burlesque) et rappelle autant Pretty Woman que les comédies déjantées des frères Coen.

Lors de son discours de remerciement, Sean Baker a salué “toutes les travailleuses du sexe, passées, présentes et futures”, thème central de son cinéma. Il a aussi fait l’éloge des salles obscures, lui qui avait pourtant été révélé avec un film tourné sur smartphone. Preuve que le cinéma peut emprunter des chemins de traverse pour atteindre les étoiles !

Le sacre d’un cinéma libre et audacieux

Avec la palme d’or attribuée à Sean Baker, c’est tout un pan du cinéma américain indépendant et sans concession qui est célébré. Adepte des castings sauvages et des sujets clivants, le réalisateur bouscule les codes et ose filmer là où les autres ne regardent pas. Une belle revanche pour celui qui a connu la mouise avant le strass !

Reste à savoir si cette consécration cannoise permettra à “Anora” et Sean Baker de conquérir le grand public. Le film a déjà été acheté par un prestigieux distributeur américain et s’apprête à faire le tour du monde. De quoi prouver qu’à Hollywood aussi, la roue tourne et les outsiders finissent parfois sur le toit du monde !

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