Le triomphe olympique de Léon Marchand aux Jeux de Paris 2024 a rapidement été terni par un acte de malveillance sur internet. Peu après sa victoire historique et son nouveau record sur 400m 4 nages, la page Wikipédia du prodige français de la natation a été la cible de pirates mal intentionnés.
Avide de célébrer la performance majuscule du Toulousain de 22 ans, le web s’est empressé de mettre à jour sa page sur l’encyclopédie en ligne. Mais certains internautes ont profité de l’engouement pour y insérer de fausses informations, transformant cette vitrine de la gloire en un terrain de jeu pour vandales numériques.
Léon Marchand, de Toulouse à Nice en un clic
Première modification remarquée : la ville de naissance de Léon Marchand. Alors que le nageur est un pur produit de la Ville rose, sa page indiquait soudainement Nice comme lieu d’origine. Un changement de cap pour le moins surprenant pour ce Toulousain pure souche, formé au sein du prestigieux TOEC (Toulouse olympique employés club).
Les mauvais plaisants ne se sont pas arrêtés là. Plutôt que son club formateur, c’est le “Nice Natation” qui était désigné comme l’écurie du champion olympique. Une affabulation bien éloignée de la réalité, Marchand n’ayant jamais évolué sous les couleurs niçoises.
Un numéro de téléphone “pour les femmes”
L’attaque la plus déplacée aura sans doute été l’ajout, sous le nom du nageur, d’un numéro de téléphone accompagné de la mention “pour les femmes”. Une allusion graveleuse qui décrédibilise totalement la page et porte atteinte à l’image du sportif.
Heureusement, ces modifications douteuses ont rapidement été repérées et corrigées par la communauté wikipédienne. La page de Léon Marchand est désormais protégée et placée sous haute surveillance pour éviter toute nouvelle tentative de piratage.
Il est regrettable qu’un tel exploit sportif soit entaché par ces actes malveillants. Mais c’est aussi le revers de la médaille de la notoriété à l’ère du numérique.
déplore un contributeur de Wikipédia
La rançon de la gloire 2.0
Ce vandalisme de la page Wikipédia de Léon Marchand est symptomatique des dérives qui guettent les personnalités propulsées sous le feu des projecteurs. À l’heure où l’information circule à la vitesse de la lumière sur la toile, la moindre faille peut être exploitée pour ternir une réputation.
Un phénomène amplifié par le succès planétaire des Jeux olympiques, qui concentre l’attention de millions d’internautes sur une poignée d’athlètes le temps de quelques épreuves. Une surexposition soudaine qui peut virer au cauchemar numérique pour les nouveaux heroes du sport.
Léon Marchand en a fait les frais, lui qui était encore un illustre inconnu du grand public il y a quelques semaines. Son entrée fracassante dans la légende olympique avec un record vieux de 14 ans battu dès sa première finale aura eu un effet boomerang sur le web.
C’est le nouveau défi des champions modernes : gérer leur image et leur e-réputation dans un monde ultra-connecté où le moindre faux-pas est épié.
analyse un expert en communication digitale
Wikipédia, reflet de la société
Au-delà du cas Léon Marchand, cet épisode rappelle la fragilité de Wikipédia face aux assauts des trolls et autres vandales du web. L’encyclopédie collaborative, bien que précieuse, reste vulnérable aux modifications malveillantes en raison de son fonctionnement ouvert et participatif.
Un mode opératoire qui reflète finalement les travers de notre société numérique, où la possibilité donnée à chacun de s’exprimer est aussi une porte ouverte aux dérives et manipulations. Le revers de la médaille d’un web toujours plus démocratique et interactif.
Reste à espérer que l’exploit sportif de Léon Marchand éclipsera vite ces quelques remous wikipédiens. Et que le nageur français pourra savourer sa médaille d’or et son nouveau statut de star des bassins sans craindre de voir sa page vandaliser à chacun de ses coups de génie.