Emmanuel Macron a finalement posé le pied sur le sol néo-calédonien après un long vol de plus de 17 000 kilomètres depuis Paris. Cette visite éclair, annoncée dans un contexte de vives tensions, s’annonçait particulièrement délicate pour le chef de l’État. L’objectif affiché : tenter de renouer le dialogue avec les acteurs locaux et ramener le calme sur le Caillou après une semaine d’émeutes.
Une arrivée sous haute surveillance
C’est par un vol de nuit que le président de la République a rallié Nouméa, la capitale. Son arrivée intervient alors que l’archipel traverse une grave crise, entre blocages, violences et questionnements sur son avenir institutionnel. Fait troublant, le territoire a été la cible d’une cyberattaque “inédite” juste après l’annonce de la venue présidentielle, comme l’a révélé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Sur place, d’importantes forces de sécurité ont été déployées pour encadrer le déplacement d’Emmanuel Macron, dont le programme précis est tenu secret. L’enjeu est double pour l’exécutif : apaiser les tensions communautaires et politiques, tout en réaffirmant l’autorité de l’État sur ce territoire du bout du monde, à 18 000 km de la métropole.
L’installation d’une mission de dialogue
Pour tenter de sortir de l’ornière, Emmanuel Macron mise sur l’installation d’une mission de dialogue, composée de trois hauts fonctionnaires. Leur tâche s’annonce ardue : faire émerger un consensus politique entre indépendantistes et loyalistes, sur fond de profondes divisions. Le statut de la Nouvelle-Calédonie, promise à un référendum d’autodétermination, cristallise les passions.
Cette mission restera sur place « autant qu’il faudra » pour « parvenir à un accord politique global », a assuré Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.
Des dossiers brûlants sur la table
Au-delà du retour à l’ordre public, de nombreuses questions restent en suspens. Quel calendrier pour la sortie de crise ? Quelles réponses aux revendications indépendantistes ? Comment relancer l’économie mise à mal par les blocages ? Autant de défis pour le locataire de l’Élysée, attendu au tournant par tous les camps.
- Le nickel, ressource clé de l’île, au cœur des tensions.
- La place des Kanaks dans les institutions.
- L’avenir de l’Accord de Nouméa et la question d’un nouveau statut.
Une visite à haut risque politique
Si cette visite est une nécessité pour tenter de débloquer la situation, elle comporte aussi sa part de risques pour Emmanuel Macron. Tout faux pas, toute maladresse pourrait attiser les braises et compliquer encore un peu plus l’équation calédonienne. Le président marche sur des œufs, conscient que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie se jouera en partie lors de ce déplacement éclair.
« Le président accélère et temporise à la fois » décrypte un expert du dossier calédonien. Un numéro d’équilibriste périlleux.
Réussir ce passage en Nouvelle-Calédonie est un impératif pour Emmanuel Macron. L’enjeu dépasse le seul cadre de l’archipel. C’est aussi l’image de la France dans le Pacifique et sa crédibilité dans la gestion de ses territoires ultramarins qui se jouent. Une chose est sûre, tous les regards seront braqués sur le Caillou et son hôte venu de si loin, pour quelques heures décisives.
