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La Nouvelle-Calédonie au bord de l’implosion : les enjeux d’un dégel électoral

La Nouvelle-Calédonie traverse une période des plus troubles de son histoire récente. Émeutes, ingérences étrangères, blocage sur la question du corps électoral… Le fragile équilibre issu des accords de Matignon et de Nouméa semble aujourd’hui plus que jamais menacé. Face aux violences qui secouent l’île et au risque d’un embrasement généralisé, une reprise globale des négociations entre loyalistes et indépendantistes apparaît comme la seule issue. Mais à quel prix ?

Un dégel du corps électoral synonyme de trahison des principes républicains ?

Au cœur des tensions, la délicate question du dégel du corps électoral pour les élections provinciales. Pour nombre d’observateurs, y renoncer reviendrait à faire fi de nos valeurs les plus fondamentales et à capituler face aux intimidations d’une minorité.

Renoncer au dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie reviendrait à trahir nos principes fondamentaux et à céder face à la violence minoritaire.

Jean-Éric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel

Depuis 1998, seuls les natifs et résidents de longue date peuvent participer aux scrutins locaux. Un gel du corps électoral jugé nécessaire pour construire un destin commun. Mais qui crée de fait une citoyenneté tronquée, contraire aux principes républicains d’universalité du suffrage.

Vers une reprise globale des négociations

Emmanuel Macron a donné un mois aux parties pour s’accorder sur une réforme. Un ultimatum difficilement tenable au vu des positions inconciliables. D’où l’appel de nombreux experts à des discussions plus larges, dépassant les seuls aspects institutionnels.

  • Définir un projet économique, social et culturel fédérateur
  • Aborder les questions de répartition des compétences et de gouvernance
  • Restaurer la confiance en ouvrant le dialogue au plus grand nombre

Ingérences étrangères : la France ne doit plus être naïve

Autre défi de taille : les ingérences étrangères, avec notamment les accusations visant l’Azerbaïdjan. Dans un contexte de guerre hybride, ces campagnes de déstabilisation rappellent que la France ne peut plus se permettre la moindre naïveté.

Car au-delà de la Nouvelle-Calédonie, c’est la place de la France dans le Pacifique et le monde qui est en jeu. Il y a urgence à réinvestir résolument cet espace stratégique, à renforcer liens et présence pour ne pas laisser le champ libre aux appétits étrangers.

L’avenir de la Nouvelle-Calédonie en question

Dégel du corps électoral, ingérences, sortie de l’accord de Nouméa… Les défis qui attendent la Nouvelle-Calédonie sont immenses. Seul un sursaut collectif, guidé par la recherche sincère du compromis, peut encore permettre d’éviter le pire.

Faute de quoi, c’est un lent mais inexorable glissement vers une partition de fait qui menace. Avec le risque d’un archipel plus que jamais fracturé, et d’une France durablement affaiblie dans le Pacifique. Un scénario catastrophe qu’il nous faut à tout prix éviter, en trouvant le courage d’un nouveau souffle.

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