Dans une décision historique, le parlement norvégien a voté mardi en faveur d’une extension du droit à l’avortement de 12 à 18 semaines de grossesse. Cette réforme progressiste, portée par le gouvernement de centre-gauche, vise à renforcer l’autonomie des femmes sur leur corps et leur santé reproductive.
Un débat de société qui divise
Si la nouvelle loi a été largement approuvée par les députés, elle n’en reste pas moins clivante au sein de la société norvégienne. Les défenseurs du texte y voient une avancée majeure pour les droits des femmes, mettant fin à un système jugé « paternaliste » et « conservateur » qui imposait l’aval d’un comité médical au-delà de 12 semaines.
Cette réforme permet enfin aux femmes de disposer librement de leur propre corps.
Une députée favorable au texte
À l’inverse, les opposants, notamment issus du petit parti démocrate-chrétien, dénoncent une forme « d’élimination des malades » lorsque des problèmes de viabilité du fœtus sont détectés tardivement. Un argument balayé par le camp adverse, pour qui l’essentiel est de laisser le choix aux femmes concernées.
Réduire les grossesses multiples
Au-delà de l’avortement, les députés ont aussi validé la possibilité, jusqu’à 18 semaines, de réduire le nombre de fœtus en cas de grossesse multiple. Une disposition qui existait déjà mais dont le délai a été aligné sur celui de l’IVG.
Selon les données de l’Institut norvégien de santé publique, la grande majorité des interruptions volontaires de grossesse (83,7%) ont lieu avant 9 semaines. Seules 4,7% des IVG se produisent après 12 semaines, sur décision du comité d’évaluation médicale.
Vers une harmonisation en Europe du Nord ?
Avec ce nouveau seuil à 18 semaines, la Norvège s’aligne sur son voisin suédois en termes de législation sur l’avortement. Le Danemark envisage lui aussi de passer de 12 à 18 semaines à compter du 1er juin 2025, un projet qui doit encore être adopté.
À l’échelle de l’Europe occidentale, les pays les plus progressistes en la matière restent le Royaume-Uni et les Pays-Bas (24 semaines) ainsi que l’Islande (22 semaines). La Norvège franchit néanmoins un pas significatif, renforçant les droits des femmes à disposer de leur corps.
Si cette réforme marque indéniablement une avancée, elle ne manquera pas de continuer à faire débat au sein de la société norvégienne et au-delà. Entre progrès et controverses, la question de l’avortement reste un sujet sensible qui interroge la place des femmes et le rôle de l’État dans les choix individuels les plus intimes.