Face à l’interdiction israélienne des activités de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), la Norvège a décidé de saisir la Cour internationale de justice (CIJ). L’objectif : obtenir un avis consultatif sur les obligations humanitaires d’Israël en tant que puissance occupante envers la population palestinienne. Une initiative soutenue par plusieurs pays et l’Unrwa elle-même, qui intervient dans un contexte de vives tensions.
Une résolution à l’ONU pour clarifier la situation
Concrètement, le gouvernement norvégien va soumettre une résolution à l’Assemblée générale des Nations unies. Celle-ci visera à demander l’avis de la CIJ concernant les devoirs d’Israël en matière d’assistance humanitaire aux Palestiniens, y compris celle fournie par l’ONU et ses États membres. Une démarche jugée nécessaire après l’adoption par la Knesset, le parlement israélien, de lois interdisant les activités de l’Unrwa sur le territoire israélien, Jérusalem-Est incluse.
Ces textes, votés à une large majorité malgré l’opposition de la communauté internationale, empêchent aussi toute coopération des responsables israéliens avec l’agence onusienne et ses employés. De quoi perturber considérablement l’action de celle que beaucoup considèrent comme la « colonne vertébrale » de l’aide humanitaire à Gaza, où 2,4 millions de Palestiniens font face à une catastrophe humanitaire.
Israël accusé après un massacre, des donateurs se retirent
Pour justifier sa décision, Israël accuse des employés de l’Unrwa d’avoir participé au massacre perpétré sur son sol par le Hamas le 7 octobre 2023. Des allégations qui ont poussé d’importants donateurs à suspendre leur financement, tous ayant depuis repris leur soutien sauf les États-Unis. Une situation intenable pour l’organisation, dont les activités sont indispensables dans la bande de Gaza où Israël contrôle strictement l’entrée de l’aide internationale.
La Norvège en disgrâce après avoir reconnu la Palestine
L’initiative norvégienne intervient alors que le pays est lui-même dans le collimateur des autorités israéliennes. En cause : sa reconnaissance de l’État de Palestine en mai dernier, conjointement avec l’Espagne et l’Irlande. Un geste fort, tout comme sa décision d’accroître son aide à l’Unrwa malgré la polémique, là où les autres donateurs l’avaient suspendue.
Quel avenir pour l’aide humanitaire en Palestine ?
Reste à voir comment l’Assemblée générale de l’ONU réagira à la demande norvégienne, et surtout quel sera l’avis de la CIJ si celle-ci est sollicitée. Une chose est sûre : la question des obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens est plus que jamais au cœur des débats, tout comme l’avenir de l’aide internationale dans les Territoires occupés. À Gaza notamment, où la population dépend cruellement de l’assistance fournie par l’Unrwa et les autres acteurs humanitaires pour sa survie au quotidien.
Car au-delà des considérations politiques et juridiques, c’est bien d’une catastrophe humanitaire qu’il s’agit. Une réalité que l’interdiction israélienne des activités de l’Unrwa risque d’aggraver encore, en privant les Palestiniens d’un soutien vital. Un scénario que la communauté internationale se doit d’empêcher, pour le bien et la dignité de millions d’hommes, de femmes et d’enfants pris en étau dans ce conflit qui n’en finit pas.