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La Norvège améliore les conditions de détention d’Anders Breivik

La Norvège fait à nouveau parler d'elle avec les conditions de détention du criminel Anders Breivik. Après une plainte de sa part, les autorités ont décidé de lui accorder de nouveaux "privilèges" qui suscitent l'incompréhension. Jusqu'où va la bienveillance du système carcéral norvégien ?

Les autorités carcérales norvégiennes font à nouveau parler d’elles. Cette fois-ci, c’est en améliorant les conditions de détention d’Anders Behring Breivik, le tristement célèbre tueur d’extrême droite, qu’elles suscitent l’incompréhension. Condamné à 21 ans de prison pour avoir tué 77 personnes en 2011, Breivik bénéficie désormais de nouveaux « privilèges » dans sa cellule. Des attentions qui questionnent sur les limites de l’humanisme du système carcéral norvégien.

Un criminel qui se plaint de ses conditions de détention

Malgré une condamnation pour des actes d’une cruauté innommable, Anders Breivik n’a cessé de se plaindre de ses conditions de détention. Celui qui a froidement abattu des dizaines d’adolescents sur l’île d’Utoya en 2011 juge son sort en prison trop dur. À plusieurs reprises, il a assigné l’État norvégien en justice pour dénoncer un traitement « inhumain », alors même qu’il dispose de conditions bien plus favorables que la plupart des détenus dans le monde.

Breivik disait être « traité comme une bête » malgré des conditions de détention à faire pâlir d’envie bien des prisonniers dans le monde.

Une cellule plus confortable que bien des appartements

Car la réalité est bien éloignée de ses plaintes. Comme le rappelle le journal norvégien NTB, la cellule de Breivik est composée de trois pièces privatives, avec téléviseur et console de jeux. Un confort bien supérieur aux standards des prisons.

Pour autant, les autorités norvégiennes ont décidé d’aller encore plus loin dans les attentions accordées au criminel. Peut-être pour calmer ses ardeurs procédurières à répétition. Ou par conviction humaniste jusqu’au-boutiste.

Des cochons d’Inde et des paysages bucoliques

Parmi les nouveaux « privilèges » octroyés à Breivik, des éléments a priori anodins, mais lourds de symboles. Ses perruches domestiques, « en bas de la liste de ses souhaits », ont ainsi été remplacées par deux cochons d’Inde. L’administration pénitentiaire a également accédé à une autre de ses demandes en collant des photos de paysages de fjords et de montagnes sur les murs de sa cellule.

Des ajustements qui peuvent sembler dérisoires, mais qui soulèvent des questions de fond. Jusqu’où peut aller l’humanisme envers les pires criminels ? Un tueur de masse mérite-t-il réellement qu’on se soucie de la décoration de sa cellule ou de ses animaux de compagnie ?

Un débat sociétal sur le traitement des détenus

Le cas Breivik cristallise le débat sur les conditions de détention en Norvège, souvent présentées comme exemplaires dans un pays aux valeurs profondément humanistes. Mais face à un criminel d’une telle cruauté, beaucoup s’interrogent sur les limites de ce modèle.

Pour autant, ces aménagements restent marginaux et ne remettent pas en cause la condamnation de Breivik. La justice norvégienne a récemment rejeté sa demande de libération conditionnelle anticipée. À 45 ans, il devrait rester derrière les barreaux encore de longues années.

Le 22 juillet 2011, Breivik avait d’abord fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit victimes, puis tué 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu sur un camp d’été de la Jeunesse travailliste sur l’île d’Utøya.

Des crimes odieux qui restent dans toutes les mémoires en Norvège. Et face auxquels toute tentative d’adoucissement des conditions de détention apparaît indécente aux yeux de nombreux Norvégiens. Le débat est loin d’être clos entre le devoir d’humanité et l’exigence de justice et de dignité des victimes.

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