Alors que les législatives anticipées n’ont pas permis de dégager une majorité claire à l’Assemblée nationale, le nom de Xavier Bertrand revient avec insistance pour prendre la tête d’un “gouvernement d’urgence nationale”. Une éventualité qui est loin de faire consensus au sein de la classe politique française.
Une nomination qui passe mal
Pour Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon, l’hypothèse Bertrand relève purement et simplement de “l’aberration démocratique”. Elle pointe du doigt le faible poids de son parti, La Droite républicaine, qui ne compte que 47 députés sur 577, mais aussi le passé et le bilan de l’ancien ministre :
Xavier Bertrand, c’est l’affaiblissement des financements de l’hôpital, une suppression massive de lits, l’explosion des constructions d’Ehpad privés, une réforme injuste des retraites.
Lucie Castets, candidate NFP à Matignon
Au sein même de la majorité présidentielle, l’enthousiasme semble mesuré. Si le profil expérimenté de Xavier Bertrand et sa stature d’élu local sont mis en avant par certains, d’autres craignent qu’une telle nomination soit perçue comme un “retour en arrière” et un désaveu du vote des Français aux législatives.
La controverse Chikirou
La candidate du NFP à Matignon a par ailleurs été interrogée sur la polémique déclenchée par un hommage au chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, relayé par la députée LFI Sophia Chikirou. Une publication jugée “inacceptable” par Lucie Castets, qui assure que le NFP “condamne sans réserve les attaques terroristes du 7 octobre”. Une prise de position tranchée qui marque ses différences avec LFI sur ce sujet sensible.
Castets joue la transparence
Relativement peu connue du grand public, Lucie Castets entend profiter de l’été pour s’affirmer dans le paysage politique. Dans une interview à Paris Match, elle lève ainsi le voile sur sa vie privée, révélant son homosexualité et sa vie de famille avec sa compagne et leur enfant de 2 ans et demi. Une manière assumée de “dire qui je suis” pour celle qui devra batailler pour s’imposer comme une alternative crédible à Matignon.
À l’heure où les négociations se poursuivent en coulisses pour tenter de constituer un gouvernement viable, la nomination du Premier ministre s’annonce comme un véritable casse-tête pour Emmanuel Macron. Entre une majorité relative fragile, une opposition remontée et des partenaires potentiels qui posent leurs conditions, les prétendants devront redoubler d’habileté politique pour espérer s’installer durablement à Matignon. Xavier Bertrand aura-t-il les épaules assez larges pour relever le défi et apaiser les tensions ? Réponse dans les prochains jours.