Après presque quatre mois de crise politique et d’attente interminable, le nouveau gouvernement de Michel Barnier a enfin été dévoilé ce samedi. Mais loin de faire l’unanimité, cette équipe ministérielle suscite déjà de vives réactions à gauche comme à l’extrême droite. Un début de mandat pour le moins tumultueux…
Un casting gouvernemental qui ne convainc pas
Composé de 39 ministres et secrétaires d’État, le gouvernement Barnier se veut un « gouvernement de crise », une coalition « macroniste-LR » que laisse survivre le Rassemblement national. Mais pour beaucoup, il s’agit surtout d’un assemblage baroque de partis minoritaires, avec une orientation clairement à droite.
Ce gouvernement est un attelage qui paraît déjà brinquebalant.
François Hollande, ancien président de la République
Bruno Retailleau à l’Intérieur, symbole d’une ligne dure
La nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur est particulièrement emblématique de ce virage à droite. Une décision lourde de sens, qui inquiète une partie de la classe politique.
Une équipe sans poids lourds ?
L’absence de personnalités de premier plan au sein de ce gouvernement est également pointée du doigt. Un manque de légitimité politique qui pourrait peser lourd face aux défis à venir.
La gauche et l’extrême droite montent au créneau
Sans surprise, les réactions les plus virulentes sont venues des oppositions. À gauche, on fustige « un gouvernement réactionnaire en forme de bras d’honneur à la démocratie ». Le PS appelle déjà à une motion de censure à l’Assemblée.
C’est la démocratie qui est humiliée ce soir avec la fin de ce suspense de papier.
Lucie Castets, première-ministrable du NFP
Côté RN, Marine Le Pen dénonce « un gouvernement des perdants ». Son parti, qui détient la clé de la survie du gouvernement à l’Assemblée, brandit déjà la menace d’une censure.
Des macronistes en embuscade ?
Si les macronistes sont bien représentés dans ce gouvernement, certains dénoncent en coulisses un casting imposé. De quoi nourrir de futures tensions au sein de la majorité ?
Un gouvernement transitoire au futur incertain
Pour beaucoup d’observateurs, ce gouvernement Barnier n’est qu’une étape transitoire, un fragile équilibre politique amené à évoluer rapidement, au gré des rapports de force à l’Assemblée. Avec en ligne de mire, l’épineuse bataille budgétaire qui s’annonce d’ores et déjà explosive.
Chacun sait, dans tous les cas, que ce gouvernement ne pourra conduire aucune réforme d’ampleur faute de majorité politique cohérente et suffisante à l’Assemblée nationale.
Marion Maréchal, eurodéputée Reconquête
Combien de temps ce gouvernement Barnier tiendra-t-il ? La question est sur toutes les lèvres à Paris. Une chose est sûre, le nouveau locataire de Matignon devra faire preuve de trésors de diplomatie et d’ingéniosité politique pour imposer son agenda et sa légitimité, sous peine de voir son mandat rapidement écourté. Les prochaines semaines s’annoncent décisives…