Selon des sources bien informées à Washington, la nomination très disputée de Pete Hegseth au poste clé de secrétaire à la Défense par le président élu Donald Trump se heurterait à une opposition croissante, y compris au sein même du Parti républicain. Alors que l’investiture approche à grands pas, l’ancien militaire et présentateur de Fox News verrait sa position sérieusement remise en question suite à la résurgence de plusieurs scandales personnels.
Des républicains influents émettent des réserves
Pete Hegseth, 44 ans, fait face à des allégations embarrassantes d’abus d’alcool et d’agression sexuelle datant de 2017. Bien qu’aucune poursuite judiciaire n’ait été engagée, ces affaires pèsent lourd au moment où le soutien républicain à sa nomination s’effrite au Congrès.
D’après des révélations de NBC News, pas moins de six sénateurs républicains, dont le fidèle allié de Trump Lindsey Graham, auraient exprimé en privé leurs doutes quant au choix de Hegseth, dont la confirmation nécessitera l’aval du Sénat. Les réticences se seraient accrues avec la publication d’un ancien email accablant de la propre mère du nominé le qualifiant « d’agresseur de femmes ».
Je pense que certaines de ces allégations sont très préoccupantes. Pete Hegseth aura évidemment l’occasion de se défendre, mais certains éléments seront difficiles à justifier.
Lindsey Graham, sénateur de Caroline du Sud, à CBS News
L’hypothèse Ron DeSantis
Face à la fragilisation de Hegseth, un nom inattendu est évoqué en coulisses pour le remplacer : celui de Ron DeSantis, gouverneur de Floride et ancien rival de Donald Trump lors des primaires républicaines. En dépit de leur affrontement, DeSantis avait rallié Trump après son retrait de la course début 2024. Ce choix serait un geste d’ouverture surprenant de la part du président élu.
Le ministère de la Défense, poste stratégique s’il en est pour la première puissance mondiale, supervise près de trois millions de personnels militaires et civils. Son budget, en incluant les dépenses liées aux anciens combattants, a dépassé les 1000 milliards de dollars en 2023.
Trump sous pression pour son premier choix majeur
La marge de manœuvre de Donald Trump apparaît limitée, les républicains ne disposant que de 53 sièges sur 100 au Sénat. Pour faire confirmer ses nominés aux postes clés, le locataire de la Maison Blanche ne peut se permettre de perdre le soutien de plus de 3 sénateurs de son camp, en supposant une opposition unie des démocrates.
La controverse entourant la nomination de Pete Hegseth intervient alors que le président Trump doit dévoiler dans les prochains jours ses choix pour les autres postes cruciaux de son administration. Déjà confronté à une fin de transition chaotique, il se retrouve sous pression pour rassurer sur sa capacité à s’entourer au-delà de son premier cercle.
Contactée, l’équipe de transition du président élu n’a pas donné suite à nos sollicitations sur le dossier Hegseth. Selon des sources concordantes, des discussions de dernière minute se tiendraient pour tenter de sauver cette nomination de plus en plus compromise, à moins de 8 semaines de l’investiture du 45e président des États-Unis.