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La NBA Critiquée Pour Ses Liens Avec Les Émirats Arabes Unis

Human Rights Watch tire la sonnette d'alarme : la NBA, en organisant des matchs aux Émirats et en s'associant avec Emirates, se rend complice de "sportswashing" selon l'ONG. Les autorités émiraties sont pointées du doigt pour de multiples violations des droits humains, mais nient toute implication. La NBA va-t-elle revoir ses liens controversés ?

La NBA se retrouve sous le feu des critiques de Human Rights Watch. L’ONG américaine de défense des droits humains accuse en effet la célèbre ligue de basket de participer au “sportswashing” des Émirats arabes unis, en raison de ses liens de plus en plus étroits avec le riche émirat du Golfe. Un partenariat qui passe de plus en plus mal au regard des multiples violations des droits de l’Homme pointées du doigt par HRW.

Matchs de pré-saison et naming : la NBA de plus en plus proche des Emirats

Depuis l’année dernière, la NBA a en effet intensifié sa présence aux Émirats arabes unis. En octobre dernier, deux matchs de pré-saison entre les Milwaukee Bucks et les Atlanta Hawks ont ainsi été organisés à Abou Dhabi, une première dans la région. Un événement renouvelé cette année, signe de l’intérêt de la ligue pour ce nouveau marché.

Mais ce n’est pas tout. La compétition annuelle de pré-saison de la NBA, anciennement connue sous le nom de NBA China Games, a été rebaptisée NBA Cup et est désormais sponsorisée par la compagnie aérienne Emirates, basée à Dubaï. Un naming qui illustre les liens financiers de plus en plus étroits entre la ligue et les Emirats.

Human Rights Watch dénonce une opération de “sportswashing”

Des liens qui n’ont pas manqué de faire réagir Human Rights Watch. Dans un communiqué publié mercredi, l’ONG basée à New York a en effet estimé que ce partenariat entre la NBA et les Émirats arabes unis s’apparentait ni plus ni moins à une opération de “sportswashing”. En clair, une manière pour les autorités émiraties de redorer leur image en s’associant avec une marque attractive et populaire, tout en détournant l’attention des nombreuses violations des droits humains qui leur sont reprochées.

Ces matchs font partie des efforts déployés par le gouvernement des Émirats pour détourner l’attention des nombreuses violations des droits de l’homme commises dans le pays et à l’étranger.

Human Rights Watch

De la guerre au Soudan à la répression de la dissidence

HRW cite notamment le soutien présumé des Emirats aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan, dont les affrontements avec l’armée régulière ont provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde. Les autorités émiraties ont cependant démenti toute implication, assurant “rejeter fermement toute allégation de fourniture d’armes” aux belligérants.

Mais les critiques de Human Rights Watch ne s’arrêtent pas là. L’ONG dénonce également la “politique de tolérance zéro” des Emirats à l’égard de toute dissidence, ainsi que le système de parrainage “abusif” imposé aux travailleurs migrants dans le pays. Sans oublier un procès de masse controversé qui a vu 43 Emiratis condamnés à la prison à vie en juillet pour des liens présumés avec le “terrorisme”, une affaire vivement critiquée par des experts de l’ONU et des défenseurs des droits.

Le “soft power” sportif des Emirats pointé du doigt

Plus largement, ce sont les investissements massifs des Emirats dans le sport de haut niveau qui sont dans le viseur. Le pays a en effet multiplié les événements et partenariats prestigieux ces dernières années, de la Formule 1 au football en passant par le golf. Le propriétaire de Manchester City n’est autre que le Sheikh Mansour, membre de la famille royale d’Abou Dhabi.

Une stratégie qui rappelle celle d’autres pays comme le Qatar, hôte décrié de la dernière Coupe du monde de football, ou l’Arabie Saoudite et son projet de ligue de golf dissidente. Tous sont accusés de vouloir redorer leur blason en misant sur le “soft power” du sport, sans pour autant remettre en cause leurs pratiques en matière de droits de l’Homme. Un “sportswashing” auquel s’associe aujourd’hui la NBA selon Human Rights Watch, au risque de ternir son image.

Reste à savoir si ces critiques pousseront la célèbre ligue américaine à revoir ses liens avec les Émirats arabes unis. Contactée, la NBA n’avait pas réagi dans l’immédiat. Mais nul doute que cette polémique ne manquera pas de faire réagir, alors que le débat sur les dérives de la diplomatie sportive ne cesse de prendre de l’ampleur. La balle est désormais dans le camp de la NBA.

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