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La Namibie élit sa première présidente : l’aube d’une nouvelle ère

Le 3 décembre 2024, la Namibie a élu Netumbo Nandi-Ndaitwah comme première femme présidente. Une victoire historique qui ouvre de nouvelles perspectives pour ce pays d'Afrique australe, malgré des défis persistants. Quels enjeux pour la Namibie après ce scrutin sans précédent ?

Un vent de changement souffle sur la Namibie. Le 3 décembre 2024, les électeurs de ce pays d’Afrique australe ont en effet fait le choix historique d’élire Netumbo Nandi-Ndaitwah comme première femme présidente. Cette victoire écrasante dès le premier tour, avec 57,31% des voix, marque un tournant décisif pour cette nation encore jeune, indépendante seulement depuis 1990.

Un scrutin historique aux multiples enjeux

Au-delà de la dimension symbolique et féministe, l’élection de Netumbo Nandi-Ndaitwah revêt de nombreux enjeux pour l’avenir de la Namibie. Candidate de la SWAPO, le parti au pouvoir depuis l’indépendance, elle incarne à la fois une forme de continuité politique mais aussi l’espoir d’un renouveau démocratique et économique.

Une élection sous haute tension

Si la victoire de Netumbo Nandi-Ndaitwah ne faisait guère de doute, le scrutin n’en a pas moins été marqué par de vives tensions. Son principal opposant, Panduleni Itula de l’IPC, a dénoncé de nombreuses irrégularités et menacé de faire annuler le scrutin. Des problèmes logistiques et une pénurie de bulletins ont en effet perturbé le bon déroulement du vote, poussant la commission électorale à prolonger à deux reprises les opérations.

Nous ne pouvons qualifier ces élections de libres, équitables et légitimes.

Panduleni Itula, candidat de l’opposition

Malgré ces accrocs, les observateurs de l’Union Africaine et de la SADC ont salué la forte participation, estimée à plus de 76%. Un signe encourageant pour la vitalité de la jeune démocratie namibienne.

L’espoir d’un nouveau départ économique et social

Au-delà de l’enjeu démocratique, l’élection de Netumbo Nandi-Ndaitwah suscite de nombreux espoirs sur le plan économique et social. Lors de sa campagne, la nouvelle présidente s’est engagée à créer plus de 250 000 emplois en 5 ans, un défi de taille dans un pays miné par le chômage, en particulier chez les jeunes qui représentent les deux tiers de la population.

Pour y parvenir, elle mise sur l’attractivité du pays et la diplomatie économique afin de drainer les investissements étrangers. Un pari audacieux pour ce pays riche en ressources minières mais qui peine à les transformer en développement pour sa population.

Le monde de l’entreprise ne peut prospérer que si la politique est stable.

Netumbo Nandi-Ndaitwah, nouvelle présidente de la Namibie

Malgré un PIB par habitant relativement élevé pour la région, la Namibie demeure en effet l’un des pays les plus inégalitaires au monde. Selon la Banque Mondiale, l’abondante activité minière ne se traduit pas en opportunités d’emploi ni en amélioration des infrastructures pour la population.

Un parcours politique atypique et déterminé

À 72 ans, Netumbo Nandi-Ndaitwah n’est pas une novice en politique. Fille d’un pasteur anglican, elle s’est engagée très tôt dans la lutte pour l’indépendance, s’exilant en Russie dans les années 1970 où elle a fait ses classes au Komsomol, l’organisation de jeunesse du parti communiste.

De retour au pays, elle a gravi tous les échelons au sein de la SWAPO, occupant de nombreux postes ministériels avant de devenir vice-présidente en 2018. Un parcours patient et déterminé qui force le respect, même si ses positions très conservatrices, notamment sur l’avortement, suscitent la controverse.

Une nouvelle ère, de nouveaux défis

Avec l’élection de sa première femme présidente, la Namibie ouvre incontestablement un nouveau chapitre de son histoire. Mais Netumbo Nandi-Ndaitwah n’aura guère de temps pour savourer sa victoire tant les défis sont immenses, avec en premier lieu :

  • La nécessité de réconcilier une nation divisée après un scrutin tendu
  • L’urgence de donner des perspectives à une jeunesse frappée par le chômage de masse
  • Le besoin de réduire les inégalités criantes et de mieux répartir les richesses du pays
  • L’impératif de diversifier l’économie, ultra-dépendante des exportations minières
  • La lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance

Autant d’enjeux qui nécessiteront un leadership fort mais aussi la capacité à rassembler au-delà des clivages politiques et des intérêts particuliers. Un immense défi pour Netumbo Nandi-Ndaitwah qui devra désormais transformer l’essai de son élection historique en réalisations concrètes pour le peuple namibien. L’avenir du pays et la réussite de cette nouvelle ère démocratique en dépendent largement.

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