C’est un événement sans précédent dans l’histoire de la Ve République française. Ce mercredi 4 décembre, l’Assemblée nationale a adopté une motion de censure renversant le gouvernement de Michel Barnier, moins de trois mois après sa nomination. Du jamais vu depuis 1962.
Une Assemblée sous haute tension
Selon des sources proches du dossier, la tension était palpable dans l’hémicycle lors des débats. Les députés du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire, qui dominent l’Assemblée, étaient déterminés à faire tomber le gouvernement Barnier, quitte à provoquer une crise politique majeure.
De leur côté, les élus du « socle commun », la coalition hétéroclite réunissant Renaissance, Les Républicains et quelques centristes, ont tout tenté pour éviter ce scénario catastrophe. En vain. Malgré un baroud d’honneur et un soutien affiché à Michel Barnier, ils n’ont pas réussi à inverser la tendance.
Les conséquences de ce séisme politique
C’est donc un véritable tremblement de terre politique qui s’est produit. Avec la chute du gouvernement Barnier, c’est toute la stratégie d’Emmanuel Macron qui vole en éclats. Sa dissolution ratée en juin dernier semble avoir provoqué une réaction en chaîne incontrôlable.
Nous entrons dans une période de grande instabilité et d’incertitude politique.
– Un député de la majorité
Au-delà de la crise politique, c’est aussi un chaos budgétaire qui s’annonce. Avec la chute du gouvernement, c’est tout le budget 2025 qui est remis en cause. La France pourrait se retrouver sous le régime des douzièmes provisoires, une situation inédite sous la Ve République.
Et maintenant ?
Plusieurs scénarios sont sur la table dans ce contexte explosif:
- Emmanuel Macron pourrait nommer un nouveau Premier ministre et tenter de constituer une majorité, une gageure vue la situation à l’Assemblée
- Le président pourrait aussi être tenté de dissoudre à nouveau l’Assemblée, au risque de provoquer une nouvelle crise
- Certains évoquent même la possibilité pour le chef de l’État de recourir à l’article 16 de la Constitution lui conférant les pleins pouvoirs
Quoi qu’il en soit, la France entre dans une nouvelle ère d’instabilité politique dont il est difficile de prédire l’issue. Les prochains jours et semaines s’annoncent déterminants pour l’avenir du pays.
L’opposition savoure sa victoire
Du côté de l’opposition, c’est l’heure du triomphe. Les responsables du RN et du NFP, qui ont scellé une alliance de circonstance pour faire tomber le gouvernement, savourent leur victoire. Dans une déclaration commune, ils ont appelé à « tourner la page Macron » et à « rendre la parole au peuple ».
Ce vote est une victoire pour la démocratie. Le gouvernement Barnier était illégitime, le peuple a enfin été entendu.
– Un dirigeant de l’opposition
Pourtant, au-delà des effets de manche, l’opposition va devoir rapidement clarifier ses intentions. Va-t-elle tenter de constituer un gouvernement ? Avec quel programme ? Ces questions cruciales restent pour l’instant sans réponse.
La France retient son souffle
Dans ce climat d’incertitude extrême, c’est tout le pays qui retient son souffle. L’inquiétude est palpable face aux conséquences potentiellement désastreuses de cette crise politique sur l’économie et la situation sociale, déjà fragiles.
Les partenaires européens de la France suivent également la situation avec attention et préoccupation. Cette nouvelle crise hexagonale pourrait avoir des répercussions sur la stabilité de la zone euro et l’avenir du projet européen.
Une chose est sûre: avec cette motion de censure historique, la France est entrée en terra incognita. Les prochains jours seront décisifs pour déterminer si le pays parvient à retrouver un semblant de stabilité ou s’enfonce dans une spirale de chaos politique et budgétaire. L’avenir du président Macron, déjà fragilisé, est plus que jamais en suspens.