ActualitésCulture

La Monnaie de Paris bientôt le sanctuaire des cultures africaines

Dans un esprit de réparation post-coloniale, le grand projet culturel d'Emmanuel Macron, la "Maison des mondes africains", va bientôt élire domicile au sein de l'emblématique bâtiment de la Monnaie de Paris. Retour sur un parcours semé d'embûches politiques et administratives pour ce lieu rebaptisé "MansA" qui a failli...

Situé au cœur de la capitale française, le majestueux bâtiment de la Monnaie de Paris s’apprête à devenir l’écrin d’un ambitieux projet culturel voulu par le Président Emmanuel Macron : la Maison des mondes africains. Porté dans un esprit de réparation post-coloniale, ce grand dessein présidentiel a connu un parcours semé d’embûches avant de trouver son port d’attache définitif quai de Conti. Retour sur une aventure de trois ans entre pérégrinations administratives et batailles politiques.

Un projet né dans l’esprit de la réparation post-coloniale

C’est en 2021, à la suite du rapport “Les nouvelles relations Afrique-France” de l’historien camerounais Achille Mbembe, qu’Emmanuel Macron initie ce projet de centre culturel dédié aux mondes africains. L’objectif : se pencher sur les retentissements de l’histoire coloniale dans la société contemporaine en mettant en valeur le principe du débat, ailleurs et autrement que dans les musées traditionnels.

Pour mener à bien cette mission, le chef de l’État désigne Elisabeth Gomis. Journaliste et réalisatrice, elle fut précédemment l’adjointe de la commissaire N’Goné Fall pendant la Saison Africa 2020. Sa feuille de route est claire : faire de ce lieu un espace vivant de dialogue et de rencontres autour des cultures africaines.

MansA, un nom chargé de symboles

Baptisé initialement “Maison des mondes africains”, le projet est rebaptisé “MansA”. Un nom hybride, mélange entre le mot latin mansio signifiant habitation, et Mansa Moussa, illustre souverain de l’Empire malien au XIVème siècle. Un choix symbolique pour ce lieu qui se veut un pont entre l’Afrique et la France, le passé et le présent.

MansA se veut un lieu de vie et de rencontres, un trait d’union entre l’Afrique et la France, ancré dans l’histoire mais résolument tourné vers l’avenir.

Elisabeth Gomis, directrice du projet MansA

Un parcours du combattant administratif et politique

Mais avant de voir le jour, MansA a dû traverser de nombreuses tempêtes. Batailles administratives pour trouver un lieu d’implantation, remous politiques liés à la dissolution surprise de l’Assemblée nationale en juin 2024… Le projet a bien failli passer par-dessus bord à plusieurs reprises.

C’est finalement in extremis que MansA a été sauvé et avec lui, l’emblématique bâtiment de la Monnaie de Paris désigné pour l’accueillir. Un soulagement pour Elisabeth Gomis qui n’a jamais renoncé malgré les vents contraires :

Cela fait deux ans et demi qu’on travaille d’arrache-pied. Il y a eu des moments de doute mais nous n’avons jamais baissé les bras. Ce projet est tellement important, c’était impensable d’abandonner.

Elisabeth Gomis

La Monnaie de Paris, un écrin de prestige pour MansA

Après avoir été longtemps ballotée, MansA va donc poser ses valises quai de Conti, dans le très convoité bâtiment historique de la Monnaie de Paris. Un monument chargé d’histoire qui va subir d’importants travaux d’aménagement pour accueillir ce nouveau centre culturel et de documentation dédié aux mondes africains.

Au programme : un geste architectural audacieux en façade ainsi qu’un réagencement complet des espaces intérieurs pour créer des lieux d’exposition, de spectacle et de débat. L’objectif étant de faire de MansA un véritable lieu de vie, accessible et attractif pour tous les publics.

Une ouverture très attendue

Si les travaux vont bon train, il faudra encore patienter avant de pouvoir franchir les portes de MansA. L’ouverture est prévue courant 2025, le temps de peaufiner la programmation de ce lieu inédit.

Au menu : expositions thématiques, spectacles vivants, conférences, projections… Autant de propositions culturelles pour découvrir, comprendre et célébrer la richesse et la diversité des cultures africaines, d’hier et d’aujourd’hui. Le tout, dans un esprit de dialogue et de transmission, comme le souligne Elisabeth Gomis :

MansA se veut un trait d’union entre l’Afrique et la France. Un lieu où l’on vient non seulement pour voir et écouter mais aussi pour échanger, débattre, transmettre. C’est cette dimension vivante et participative qui fera toute sa singularité.

Elisabeth Gomis

Nul doute que l’ouverture de MansA sera l’un des événements culturels majeurs de 2025. Un projet ambitieux et nécessaire, à l’image des liens qui unissent la France et l’Afrique. Un nouveau chapitre de cette histoire commune, tourné vers le dialogue, la compréhension mutuelle et la célébration des cultures africaines dans toute leur richesse et leur diversité.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.